<248>rances de la haute estime et de l'inviolable attachement avec lequel je ne cesserai d'être, etc.

150. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Le 6 septembre 1771.



Madame ma sœur,

La nouvelle la plus agréable que Votre Altesse Royale puisse me marquer est certainement celle de son entière convalescence. Je commence à aimer Charlemagne, notre brutal convertisseur, et sa triste résidence, depuis que ses eaux ont délivré V. A. R. de toutes ses incommodités; et les nymphes de la Donge, du Pouhon et de Géronstèrea recevront de moi un culte aussi religieux que celui dont elles ont été vénérées avant qu'on nous fît chrétiens à grands coups d'estramaçon. Vous devez vous attendre, madame, d'être portée sur les bras des souverains dans tous les endroits de votre passage; les villes devraient se soulever de leurs fondements pour se transporter à votre rencontre, car bien des siècles se passeront avant qu'elles reçoivent une diva Antonia dans leurs murs. J'ai fort exhorté ma nièce à ne pas négliger l'occasion qui se présente de faire la meilleure connaissance qu'elle pourra faire de sa vie. Malheureusement pour elle, les suites d'une fausse couche la retiennent encore à Loo, et je ne sais si elle pourra jouir, madame, du bonheur de vous posséder chez elle.


a Le nom de la Donge nous est inconnu; le Pouhon et la Géronstère sont deux des sept sources principales de Spa; il est parlé d'une autre de ces sources minérales, la Sauvenière, t. XX, p. 66.
     Frédéric avait été lui-même à Aix-la-Chapelle en 1742. Voyez t. XXII, p. 122 et suivantes.