<357>teur du monde par les moyens mêmes qui pouvaient vous en rendre le conquérant, c'est une nouvelle espèce de gloire, la seule qui manquât à celle de V. M. Elle vous était due. Recevez les bénédictions du genre humain, dont vous faites le bonheur; c'est votre plus belle récompense; et permettez que je mêle aux acclamations publiques la voix d'un cœur qui vous honore le plus.

Je ne saurais vous exprimer, Sire, à quel point je sens le prix de votre bienfait. Je n'ai plus d'autre soin que d'en jouir le plus que je pourrai, et comme l'exemple de V. M. est excellent à suivre en toute chose, j'ai commencé l'usage de la gomme de gaïac; je m'en trouve très-bien. Puisse-t-elle contribuer à affermir votre santé, et elle seule aura fait aux hommes un bien plus grand que tout le mal attribué à la découverte de l'Amérique. Je prends la liberté d'adresser à V. M. une seconde lettre de la princesse de Gallean. Elle est loin de vous importuner par des prières; tous ses vœux se bornent à vous faire agréer, Sire, le pur hommage du plus profond respect. Je n'ai pu la refuser, sentant trop par moi-même à quel point ce désir est naturel, et combien je suis flattée chaque fois que j'ose vous renouveler les assurances de la haute estime et de l'admiration sans bornes avec laquelle je suis, etc.

221. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Berlin, 29 mai 1779.



Madame ma sœur,

La lettre gracieuse de Votre Altesse Royale m'a été rendue ici, à mon retour, et rien sans doute ne pouvait m'être plus agréable que de