<383> approfondit le mieux le fort et le faible, et donne les meilleures règles pour la perfectionner.

Je suis sûr que cet exemple excitera l'émulation et les plus grands efforts de la nation, tout comme V. M. a donné à tous les souverains de l'Europe l'envie de régner par eux-mêmes. Je crois pouvoir dire sans vanité que le grand exemple que V. M. a donné à l'univers d'une vertu tout à fait extraordinaire m'a toujours servi d'aiguillon pour l'imiter dans la sphère étroite d'un particulier. L'approbation que V. M. a daigné me témoigner dans sa dernière lettre et une précédente, ainsi que l'accueil gracieux dont elle m'a honoré à Sans-Souci, et dont je lui fais mes très-humbles remercîments, mettent le comble à ma félicité, et augmentent le désir dont je suis animé de justifier sa bonne opinion. Je ne souhaite plus rien que d'avoir des occasions fréquentes de pouvoir prouver la haute vénération et l'attachement respectueux avec lesquels je suis, etc.

[Frédéric à M. de Hertzberg, le 13 novembre 1780]

Sa Majesté n'agréa pas ces changements, selon la réponse suivante :

Le 13 novembre 1780.

Je vous demande grâce pour l'escarboucle; il faut qu'elle reste dans l'ouvrage; la chose est vraie, et tout le monde en a beaucoup ri l'année 1722. C'était à Wusterhausen, où j'ai vu et lu cette belle lettre. Au reste, vous pouvez être content de ma modération; je n'ai fouetté vos Allemands qu'avec des verges de roses, et j'ai modéré en bien des endroits la sévérité de la critique; ainsi ayez-moi obligation de ma retenue, et ne me poussez pas à bout. Je suis avec estime, etc.

NB. Thomasius a professé l'histoire à Halle; je sais des personnes qui ont étudié sous lui; on m'a même rapporté quelques-uns de ses traités, qui étaient de main de maître, parce qu'il traitait du droit, de l'histoire et de la philosophie, qu'il possédait toutes supérieurement.