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[M. de Hertzberg à Frédéric, (Berlin), 14 novembre 1780]

M. le comte de Hertzberg fit une nouvelle tentative pour sauver l'honneur de sa nation, dans la lettre suivante, laquelle fut renvoyée avec une marginale :

14 novembre 1780.

J'exécuterai ponctuellement les intentions de Votre Majesté. L'escarboucle y sera; je voulais seulement substituer le nom du véritable auteur, Ebertus, à celui de Heineccius. V. M. s'est trop bien souvenue de l'an 1722. J'ai trouvé le livre, qui est effectivement de cette année. Thomasius gardera aussi sa place. Il est vrai qu'il a beaucoup et supérieurement écrit sur le droit public et féodal, étroitement lié à l'histoire. Mascov ne l'a surpassé que pour l'allemand. J'ai compris que V. M. permet qu'on fasse usage des vers asiatiques de Gottsched. Les Allemands se soumettront à la censure très-juste de V. M.; ils demanderont seulement grâce pour quelques modernes.

[M. de Hertzberg à Frédéric, Berlin, 19 novembre 1780]

Le Roi avait écrit à la marge : « Je ne peux plus rien changer à ces bagatelles. » L'impression de l'ouvrage étant ensuite avancée, M. le comte de Hertzberg l'envoya au Roi avec la lettre suivante :

Berlin, 19 novembre 1780.

Comme l'impression de l'ouvrage que Votre Majesté a daigné confier au professeur Thiébault et à moi ne pourra être achevée que vers la fin de la semaine, je prends la liberté de lui en présenter la première feuille en français et en allemand. V. M. verra qu'on a exactement suivi l'original français, à quelques fautes typographiques près, qui seront encore corrigées. J'espère aussi qu'elle sera contente de la traduction allemande, que j'ai fait faire par le conseiller de guerre et archivaire Dohm,a et qui répond aussi parfaitement à l'ori-


a Chrétien-Guillaume Dohm, professeur à Cassel, anobli depuis le 2 octobre 1786, avait été nommé, le 28 septembre 1779, conservateur des grandes Archives royales, à Berlin, avec le titre de conseiller de guerre.