<214>trer à Paris. On raisonne ou bavarde beaucoup sur l'objet de son voyage; si c'est, comme on dit, pour négocier la paix, Dieu veuille l'exaucer et l'entendre! Il me semble, à en juger par les nouvelles publiques, que ce prince malmène un peu et le saint-père, et sa livrée, tant monastique que séculière; il va même, dit-on, jusqu'à accorder aux juifs la liberté de conscience et l'état de citoyen, ce que les augustes empereurs ses ancêtres auraient regardé comme le plus grand des crimes. C'est à vous, Sire, que l'humanité et la philosophie doivent rendre grâces de tout ce que les souverains font et feront encore pour favoriser la tolérance et réprimer la superstition; car c'est V. M. qui leur a donné la première ce grand exemple, si beau et si facile pour eux à imiter, et qu'ils ont néanmoins encore imité si peu. Prions le roi des rois, comme dit la sainte Écriture, que Leurs Majestés s'instruisent et s'éclairent!

Je suis avec la plus profonde et la plus tendre vénération, etc.

239. DU MÊME.

Paris, 30 juillet 1781.



Sire,

Je commencerai cette lettre par présenter à Votre Majesté un nouvel hommage qu'on lui rend, tout en faisant l'éloge de Marie-Thérèse. C'est l'ouvrage d'un jeune écolier de quatorze ans, de grande espérance, qui croit devoir, tout jeune qu'il est, joindre sa voix à celle de l'Europe, et qui, à la page 6 de cette pièce, parle de V. M. en assez beaux vers, comme l'Europe en pense. Si V. M. daignait me charger d'un mot pour ce jeune homme, il frapperait, comme Horace,a les


a Odes, liv. I, ode 1, dernier vers.