<390> aimés, et qui avaient vécu longtemps chez moi; et je suis encore en reste d'un cénotaphe que je m'étais proposé de faire élever, en Prusse, à l'honneur de Copernic.a Du reste, si la littérature française offre quelque chose de curieux, vous me ferez plaisir de m'en faire part, sans toucher à la classe des littérateurs subalternes, dont je n'aime guère à m'occuper. Sur ce, je prie Dieu, etc.

15. DU BARON DE GRIMM.

Le 24 janvier 1784.



Sire,

Tandis que je m'apprête à célébrer un des jours les plus augustes et les plus solennels de mon calendrier et de celui de la gloire, je crains que V. M. n'ait déjà quitté sa capitale pour retourner dans cette retraite sur laquelle les yeux de l'Europe sont fixés depuis plus de quarante ans. C'est donc là que je vais porter aux pieds d'un monarque plus courbé sous le fardeau des lauriers de toute espèce que sous le poids des années mon hommage, mes vœux et mon encens; c'est là aussi que je vais déposer ma reconnaissance de la lettre dont ce monarque comblé de gloire m'a honoré le 16 du mois dernier.

Les soins que je me suis donnés, Sire, par soumission et par obéissance, pour me priver, ainsi que mon siècle, du trésor que d'Alembert possédait, sont un crime de lèse-société que mon respect pour les ordres de V. M. m'a forcé de commettre. Il est impossible que cette


a Voyez t. VII, p. 135; t. IX, p. 206; t. XXI, p. 219; t. XXIII, p. 254, 282, 283 et 302; et ci-dessus, p. 87. Le 25 octobre 1853, on a inauguré à Thorn le monument qui a été élevé en l'honneur de Nicolas Copernic, et dont nous avons fait mention t. XXIII, p. 283.