<453> n'est par aucun principe d'amour-propre ni de vanité, mais pour vous prier bien sérieusement d'en vouloir corriger les fautes et de me les enseigner. Ne vous étonnez pas si elle est sur un haut ton; le prince aimant le phébus, je crois lui en avoir servi selon le petit talent que j'en ai reçu du ciel. Une mauvaise lettre à corriger, et encore une plus mauvaise pour la présenter, ce serait trop; ainsi j'abrégerai celle-ci, pour diminuer l'ennui que sa lecture pourrait vous causer autrement. Dans l'attente de votre judicieuse critique, vous me permettrez de me dire avec bien de l'estime, etc.

AU PRINCE D'ORANGE.

Ruppin, 1er janvier (8 février) 1736.



Monsieur et cher cousin,

Jamais étrennes ne m'ont été aussi agréables que ce que vous m'écrivez d'obligeant à cette occasion et à celle de mon jour de naissance. Le caractère de vérité répandu dans toutes les assurances d'amitié que vous m'y faites en augmente infiniment le prix; et j'ose vous assurer que si vous vous intéressez si obligeamment à ce qui me regarde, c'est en quelque façon un devoir de reconnaissance qui m'est due par rapport à la parfaite estime et véritable amitié que j'ai pour vous. Daignez distinguer ceci d'un compliment ordinaire, et soyez persuadé, mon cher prince, que mon cœur ne dément pas ma plume ni mes paroles, sa sincérité m'empêchant d'exagérer ses sentiments en la moindre chose.

Quoique le jour de l'an, jour que l'ancien usage a voué aux compliments, soit écoulé depuis près de deux mois, sans que je vous aie fait part des vœux que j'ai formés sur votre sujet, je ne vous crois pas assez coutumier pour vouloir borner les souhaits que vos amis vous font à ce seul période.