<516> V. A. R., et à celui d'oser lui réitérer les humbles assurances de la profonde et éternelle dévotion avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc.

22. DU MÊME.

Berlin, 20 mai 1736.



Monseigneur,

Votre Altesse Royale ne s'attend pas apparemment à voir de mon griffonnage dans la conjoncture présente; mais ce qui doit rendre excusable la liberté que je me donne de lui écrire, c'est l'empressement que j'ai de lui faire part d'une nouvelle qui la surprendra peutêtre, si elle ne lui est déjà connue, et parce qu'on m'a instamment prié d'en informer V. A. R. Voici de quoi il s'agit.

Le baron de Pöllnitz me vint voir, il y a quelques jours, me faisant un détail certainement touchant de son sort malheureux, et surtout d'un cas de conscience qu'il disait avoir sur le cœur.

« J'ai fait, dit-il, parmi plusieurs folies, celle d'embrasser sans beaucoup de réflexion la religion catholique.a Vous comprenez bien que la conscience n'y a pas eu grand' part; car où est l'homme de bon sens qui puisse ajouter foi aux dogmes ridicules que cette religion enseigne? Mais enfin j'ai fait cette sottise (les larmes lui montèrent aux yeux en me faisant cette confession), et je me crois obligé de la réparer; je veux retourner à la foi dans laquelle j'ai été élevé. Dites-moi en ami si je fais bien ou mal. »

Je ne dirai pas ici quel cas je fais d'ailleurs de tous ces changeurs de religion; mais ayant remarqué, par le discours étudié que le nou-


a Voyez t. XX, p. 94.