2. AU MÊME.

Potsdam, 30 juin 1782.

Je suis très-satisfait du résultat de vos expériences sur les effets de l'électricité sur les facultés intellectuelles, et je vous remercie de l'avoir mis sous mes yeux à la suite de votre lettre du 28. Mais elles ne me font pas encore présumer que les commotions électriques soient<336> capables de guérir également les fous. Je veux que souvent le siége de la folie soit dans le dérangement du système nerveux, et que la force électrique puisse y rétablir l'ordre : mais reste à savoir et à constater par des expériences réitérées si ce succès est permanent, et que ces infortunés n'aient plus à craindre quelque fâcheuse récidive. C'est là le grand problème qu'il faudrait résoudre, et c'est à vous à y donner tous vos soins. Sur ce, je prie Dieu, etc.

Si vous pouvez parvenir par l'électricité à donner de l'esprit aux imbéciles, vous valez plus que votre poids d'or, car vous ne pesez pas autant que le Grand Mogol.336-a


336-a Ce post-scriptum est de la main du Roi.