<119> quant aux petits détails, je les renvoie à mes Institutions militaires,a qui sont entre les mains de tous nos officiers. Il n'est peut-être aucun art sur lequel on ait tant écrit de livres que sur celui de la guerre. Je les ai presque tous lus; mais je puis vous assurer hardiment que vous ne trouverez dans aucun de ceux-là des choses aussi précises et aussi applicables à la nature de notre militaire que celles que j'ai rassemblées dans cet ouvrage. Cette lettre n'est point une préface. En vous envoyant mon livre, je vous en constitue le juge. Si vous le trouvez instructif, vous le lirez; sinon, vous le brûlerez. La seule chose que je vous demande, et dont je vous conjure, c'est de ne le montrer à personne, et de prendre le don que je vous en fais comme la plus grande marque d'amitié que je pouvais vous donner.

Demain je prendrai les eaux pour la dernière fois, ensuite de quoi je ferai encore quelques remèdes avant que de partir pour Magdebourg. Faites, s'il vous plaît, mes compliments à mon frère, et daignez ajouter foi à la tendresse des sentiments avec lesquels je serai à jamais, etc.

24. AU MÊME.

Potsdam, 24 juin 1748.



Mon très-cher frère,

Je suis bien aise que mon ouvrage sur la guerre vous ait fait plaisir. Vous y trouverez sans doute beaucoup de choses que vous saviez déjà, et que vos propres réflexions vous ont suggérées; mais il y a une différence de faire des réflexions qui passent et qui s'effacent de


a Le Roi entend par là les instructions qu'il avait imprimées pour les officiers des diverses armes, sous le titre de Règlements.