<120> la mémoire, et de rassembler en un corps celles qu'on a faites au sortir d'une guerre dont tout l'esprit est encore plein. J'ai cru que mon loisir ne pouvait pas être mieux employé qu'à faire quelque chose d'utile, et si cet ouvrage peut vous être agréable, je me croirai suffisamment récompensé. Je pars cette nuit pour Magdebourg, où les régiments entreront demain dans le camp. Je serai de retour ici dimanche, et je prendrai du repos pendant quelques jours, espérant de vous embrasser le 4 ou le 5 du mois prochain, à Berlin. Adieu, mon cher frère; je suis, etc.

Daignez faire mes compliments à ma sœur Amélie et à Henri.

25. AU MÊME.

Potsdam, 11 mars 1749.



Mon cher frère,

Je suis bien étonné de tout le bruit que l'on fait à Berlin. Je ne conçois pas qui leur a mis la mouche à l'oreille; nous ne faisons que des préparatifs de défensive. Les autres campent, et personne n'en dit rien; nous rassemblons nos congédiés, et tout le monde crie. Je n'ai pas pu faire autrement, et les circonstances dans lesquelles je me trouve m'obligent de prendre des précautions à tout hasard; et peut-être en est-ce précisément le temps.a Conservez-moi, mon cher frère, votre précieuse amitié, et soyez persuadé de la tendresse infinie avec laquelle je suis à jamais, etc.


a Voyez t. IV, p. 20 et 21.