<136> très-cher frère, et ce qui fait que l'armée sous vos ordres sera en sûreté, et assurera celle de l'État. Heureux si je puis contribuer par mon zèle au bien-être de la patrie et à votre gloire! Soyez persuadé, mon très-cher frère, que c'est le but où se borne mon ambition.

La Reine se porte bien; elle affecte de la fermeté, elle la soutient devant le monde; mais en particulier son cœur pâtit. Ma sœur fera venir le médecin,a et prendra toutes les précautions pour que sa santé soit conservée.

J'ai l'honneur d'être, etc.

45. DU MÊME.

Camp de Budin, 23 juin (1757).



Mon très-cher frère,

Vous verrez, mon très-cher frère, par la relation du maréchal,b que vos ordres ont été exécutés. Les troupes ont marqué toute la valeur et bonne volonté possible, et l'ennemi n'aura pas sujet de se vanter d'avoir pu les décontenancer par son nombre, par son canon, ni par ses cris de joie. Jusqu'à présent, la désertion a été moins forte que je ne l'ai cru, et si les troupes légères ne nous rendent pas les vivres trop difficiles en nous tournant, ce qui paraît être leur intention, vous pouvez vous assurer de bons services de tous les régiments, qui, pour la plupart, sont forts. Nous avons presque sauvé tous nos blessés de l'arrière-garde; le colonel Bülowc est du nombre, mais pas dangereusement, de même que le capitaine Stechow, des grenadiers


a Eller. Voyez t. XVI, p. XII, art. XI, et p. 197-201.

b Keith. Voyez t. IV, p. 149 et suivantes.

c Voyez t. IV, p. 246; t. V, p. 101 et 104; t. XXIV, p. VI, art. V.