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15. A LA REINE.

(Potsdam) ce 31 (mai 1740).



Madame,

Dieua vient de disposer du Roi cette après-midi à trois heures et demie. Il a pensé à vous, et nous a tiré à tous de véritables larmes de compassion. Vous ne sauriez croire avec quelle fermeté il est mort.b Vous viendrez, s'il vous plaît, mercredi ou jeudi à Berlin. Knobelsdorff doit s'y rendre incessamment. Nous logerons dans notre vieille maison.c Dès que vous arriverez, il faut commencer par rendre vos devoirs à la Reine, et de là vous viendrez à Charlottenbourg, en cas que j'y sois. Je n'ai pas le temps de vous en dire davantage. Adieu.

16. A LA MÊME.

Berlin, 1er juin 1740.



Madame,

Lorsque vous serez arrivée, vous irez d'abord chez la Reine pour lui témoigner vos respects, et vous tâcherez d'en faire encore plus qu'autrefois; ensuite de quoi vous pouvez encore rester ici, votre présence étant nécessaire, jusqu'à ce que je vous écrive. Voyez peu


a Frédéric avait d'abord écrit : « Le Roi vient de, » etc.; mais ensuite il a fait une surcharge, et remplacé les mots le Roi par le mot Dieu.

b Voyez t. I, p. 200, et t. XXII, p. 13 et 14.

c Cette maison, qui est vis-à-vis de l'Arsenal, a été habitée depuis 1793 par S. M. Frédéric-Guillaume III, et appartient maintenant à S. A. R. le prince Frédéric-Guillaume de Prusse.