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50. DU PRINCE DE PRUSSE.

Camp de Neuschloss, 4 juillet 1757.



Mon très-cher frère,

Le billet est heureusement arrivé. J'avais pris le camp de Hirschberg, ne pouvant d'une traite atteindre celui-ci, à cause que la quantité d'équipages arrêtait infiniment la marche. Nonobstant, nous n'avons perdu aucun chariot, et, de l'arrière-garde, qu'un homme de Le Noble.a J'ai pris ce camp, qui est à un petit mille de Hirschberg, puisqu'il est très-propre pour l'armée, dans les circonstances présentes, qui pourra y être en repos, et ne manquera pas de vivres. J'enverrai reconnaître la ville de Leipa par un officier ingénieur, et la force du détachement qui doit y être sera réglée en conséquence du rapport. En occupant cette ville, les subsistances seront assurées, et nous gagnerons du terrain pour les fourrages. J'écris aujourd'hui au général Brandeis, pour qu'il hâte autant que possible sa marche. Le général Rebentisch pourra augmenter son escorte en le joignant à Zittau, où le prince Maurice l'a envoyé, et le bataillon de Plötz restera à Görlitz, pour garder les blessés. Il amènera un bataillon de Kalckreuth et cinq escadrons de Werner avec le colonel. Il laissera à Zittau, pour la garde du magasin, un bataillon de pionniers, et le régiment de Kurssel dans ces contrées. Il y a de tous les côtés de petits détachements de hussards et pandours, mais de l'armée de Daun nous n'avons d'autre nouvelle que celle qu'un trompette nous a donnée. Vous verrez que la lettre est encore datée de Lissa. Je ferai reconnaître, s'il est possible, les chemins à Leitmeritz, à Zittau et, par Aicha, à Hirschberg en Silésie, afin d'être préparé à tout événement. Le prince Maurice m'a marqué l'arrivée du général Bülow, avec son convoi, à Pleiswedel; aujourd'hui le général Meinike le


a Chef d'un bataillon franc. Voyez t. IV, p. 221.