<280> je vous prie, si je me prêtais à votre demande pour confier au général Seydlitz le commandement de votre armée, quelle serait l'harmonie parmi les généraux, dont il y en a qui sont ses anciens, sans m'étendre sur d'autres inconvénients qui en arriveraient. D'ailleurs, je ne vois pas tout à fait comment les fatigues, pendant la campagne passée de votre armée, auront pu tant affaiblir votre santé jusqu'à vouloir prendre le dessein de l'abandonner, vu que les choses se sont passées assez tranquillement là, par les efforts que l'ennemi a faits ici. Je souhaiterais plutôt que votre armée trouvât des occasions favorables pour agir vivement pendant la campagne qui vient, ce qui dépendra cependant de la tournure que les choses prendront .... Toutes les apparences sont que vous trouverez les conjonctures favorables à faire des expéditions éclatantes et plus distinguées, que vous n'avez pas pu trouver l'occasion de faire pendant toute cette guerre-ci ....

120. AU MÊME.

Breslau, 22 avril 1762.



Mon cher frère,

J'ai appris, par le peu d'expérience que j'ai dans le monde, que la sincérité réussit souvent mal, et que le silence y est préférable. Voilà pourquoi je ne vous écris que ce que absolument la nécessité des affaires m'oblige de vous mander, et que vous ne trouverez point mauvais, et qu'au contraire votre vivacité me saura gré de ma patience, que vous mettez à d'étranges épreuves. Je suis, etc.