<302> choses qui les procurent, mais je puis avec vérité vous dire que mon plus grand plaisir consiste d'avoir une preuve certaine de votre satisfaction. Il n'y a aucune proposition qui puisse m'être plus agréable que celle que vous daignez me faire en me permettant d'oser vous faire ma cour à Leipzig, après avoir été privé de cet honneur pendant plusieurs années. J'en profiterai avec tout l'empressement. Je compte de me rendre d'ici à une couple de jours à Dahlen, maison qui appartient au comte de Bünau, à distance égale de Leipzig, de Meissen et de Torgau. Si vous vouliez agréer que j'osasse, pour une couple de semaines, faire un tour à Berlin pour arranger mes affaires domestiques, je retournerais ensuite par Magdebourg; cependant je ne suis pas si fort pressé, et j'aimerais mieux avant tout de vous faire ma cour pendant quelque temps. C'est uniquement pour que je puisse m'arranger sur la résolution que vous voudrez prendre que j'anticipe à vous écrire à ce sujet. Je suis, etc.

141. AU PRINCE HENRI.

Leipzig, 14 janvier 1763.



Mon cher frère,

Je me suis bien douté que vous ne trouveriez pas Berlin comme autrefois. La suite de nos calamités doit à la fin se faire ressentir à un pays pauvre, naturellement stérile, et dont on force la fécondité à force d'industrie et de travaux. Cependant je ferai ce que je pourrai pour remédier à la disette autant que mes petits moyens me le permettent. D'ailleurs, mon cher frère, vous n'avez aucun lieu de vous inquiéter de tous les bruits qu'on publie au sujet de Wésel et