<35>sente, et rien ne pouvait être plus mal à propos que la résolution qu'il avait prise. Il y a apparence qu'à présent nous pourrons tous nous soutenir sans bassesse et sans avoir recours à des voies flétrissantes; c'est le moment où il est naturel d'avoir de la constance et de la fermeté, et certainement cela en vaut la peine. Je suis, madame, avec bien de l'estime, etc.

51. DE LA REINE.

Berlin, 12 juin 1758.



Sire,

Quelle triste circonstance me fait prendre la plume à la main pour vous mander la mort du Prince de Prusse,a qui s'est faite ce matin à trois heures et demie au matin! Je vous en fais mes compliments de condoléance de la mort du prince. D'abord après l'avoir apprise, je me suis rendue ici pour voir comment l'annoncer à ma sœur, surtout dans les circonstances dans lesquelles elle se trouve, pour que cela ne lui fasse point de mal, et, s'il est possible, pour conserver le fruit qu'elle porte. Elle ne le sait pas encore. Je la recommande, en attendant qu'elle pourra écrire elle-même, dans l'honneur de vos bonnes grâces et protection, n'ayant, après la grande perte qu'elle a faite, que vous pour son soutien et protecteur. Je serai au palais, mais ma sœur ne le sait pas encore; médecin et tout ce qu'il faut est ici. Dieu veuille vous donner de la santé, et vous conserver jusqu'à l'âge le plus reculé de la vie humaine, pour le bonheur de vos sujets et en particulier pour celui de celle dont tout le bonheur en dépend! Je me


a Voyez t. IV, p. 252. Le Prince de Prusse mourut à son château d'Oranienbourg.