<363> crois toujours que ce ministre sera fort intrigué lorsque vous aurez eu, mon très-cher frère, l'entrevue à Neisse avec l'Empereur; c'est un événement tout nouveau, qui doit naturellement intriguer les têtes politiques qui sont contraires à vos intérêts. Si ensuite il arrive que vous soyez si heureux, mon très-cher frère, de pacifier l'Orient et le Nord, il en résultera, outre un degré de considération de plus dans l'Europe entière, que particulièrement l'impératrice de Russie vous devra de grandes obligations; car, pour peu qu'elle pense juste, elle doit désirer de sortir d'une guerre qui, à la longue, ne lui sera que coûteuse, et dont elle ne pourra jamais tirer de grands avantages. J'envisage toutes les affaires du côté où elles peuvent être avantageuses à votre gloire, que je désire de voir toujours accroître, par le sentiment que j'ai du tendre et respectueux attachement avec lequel je suis, etc.

201. DU MÊME.

Berlin, 2 août 1769.



Mon très-cher frère,

Si vous ne trouvez pas beaucoup de satisfaction dans le grand monde, mon très-cher frère, je ne m'en étonne pas, et comprends que la retraite vous plaît davantage. Je pense de même, et pour cet effet je pars en quelques jours pour Rheinsberg, d'où je serai de retour d'abord que j'apprends que le jour est fixé pour votre départ pour la Silésie; je me contenterai d'apprendre, en attendant, par les gazettes, la suite des succès des Russes. Je lis tranquillement si le pape fait un bref contre les jésuites, ou s'il élude encore cette fâcheuse