<436> de Montbelliard, je vous la ferai parvenir par courrier, et je prépare tout ici pour votre heureux retour, étant, etc.

267. AU MÊME.

Graudenz, 7 juin 1776.



Mon très-cher frère,

Me voici rapproché de vous, mon très-cher frère, de cinquante milles d'Allemagne, et cependant il reste encore un espace immense qui nous sépare. Je viens de recevoir votre chère lettre, et je plains bien la situation du pauvre comte Panin; il est vrai qu'à son âge la perte qu'il fera ne sera pas considérable, si ce n'est la douleur et le danger qu'il va courir dans cette opération.

J'ai eu le plaisir de dîner chez vous, à Spandow; mais, mon cher frère, qu'il y a de différence de vous y voir ou de songer au terrible éloignement où vous êtes de chez nous! Cela m'afflige. Mon frère Ferdinand et moi, nous avons bu bien cordialement à votre santé. Je vous fais bien des excuses de ne vous avoir pas accusé la recette de la lettre de change; elle est bien arrivée, mais je l'ai gardée jusqu'à la réponse de notre nièce; à présent qu'elle a consenti à tout, la lettre de change lui sera rendue. Le nombre des matières importantes fait quelquefois qu'on néglige celles qui le sont le moins; cela ne devrait pas être, mais les hommes restent des hommes, quelque attention qu'ils aient. Je ne saurais vous dire, mon cher frère, combien j'ai d'embarras d'arranger tout ce qu'il faut pour la réception du grand-duc sans que rien en transpire. Jusqu'à présent vous pouvez compter que personne ne s'en doute. Il faudra pourtant faire partir cui-