<460> serez informé, mon cher frère, du contenu de la réponse. La Saxe s'est jetée entièrement en nos mains; j'ai demandé à l'Électeur de s'adresser également à l'impératrice de Russie, et de lui demander sa protection; il m'enverra cette lettre, que j'accompagnerai d'une de ma part, et où je ferai valoir à l'Impératrice l'étendue de ses influences, de sa puissance et de sa gloire. Le prince Gagarin est arrivé; je le verrai après-demain, et je ferai partir au plus vite Cocceji,a avec toute une charge de dépêches, pour Pétersbourg. Jamais, mon cher frère, l'on n'a tant barbouillé de papier dans ma maison qu'à présent; ce sont courriers sur courriers qui arrivent de tous côtés, et des préparatifs à faire d'avance pour que l'ouvrage ne devienne pas trop lourd vers la fin. Pardon; ma main ne veut plus m'obéir. Je suis, etc.

289. AU MÊME.

Le 9 février 1778.

C'est en vous remerciant, mon cher frère, de la lettre que vous avez eu la bonté de m'écrire que je puis vous apprendre bien des nouveautés. J'ai le traité que la cour de Vienne a fait avec l'Électeur palatin, où rien n'est fixé ni conclu, d'où il paraît que le prince Kaunitz se ménage une porte de derrière, en cas que les conjonctures ne lui conviennent pas. Mes lettres de France, quoique mon courrier ne soit pas encore de retour, me confirment dans l'opinion que j'avais de ce ministère et de la crainte qu'il a de la jeune reine; tout ce qu'on pourra obtenir de lui sera une neutralité, à quoi il se portera peut-


a Voyez ci-dessus, p. 369.