<506> mon cher frère, pour que les fanfaronnades autrichiennes ne vous fassent pas prendre le change.

Ce que l'impératrice de Russie vous écrit, mon cher frère, au sujet du roi de Suède vous rendra l'explication de cette énigme bien difficile. Vous ne pouvez pas lui dire pourquoi l'on est sûr que le Roi ne peut point engendrer, et c'est là le nœud de toute cette vilaine affaire. Je suis, etc.

Un mois de fourrage pour votre armée, mon cher frère, me coûte quatre cent mille écus; deux mois de fourrage que l'on prend sur l'ennemi font huit cent mille écus; et il faut que nous épargnions à présent chaque sou, pour avoir le dernier écu quand la paix se fait;a cela décide presque autant des affaires qu'une bataille.

330. AU MÊME.

Camp de Lauterwasser, 29 août 1778.



Mon très-cher frère,

Pour vous faire une idée des difficultés que je rencontre ici, je vous envoie le plan de notre camp et de la position des ennemis. Comme j'ai fait la première reconnaissance, toutes les troupes sur le Fingerberg et le Wachuraberg, ainsi que celles sur la hauteur de Schreibendorf, n'y étaient point. Sur cela je fis ma disposition pour les attaquer, et je me portai en avant; mais mon artillerie n'a pu me suivre; elle a été trois jours en marche pour passer les défilés de Wildschütz, Silberstein, Mohren et Hermannseiffen. Pendant ce temps,


a Voyez t. IX, p. 212, et t. XXIV, p. 252.