<528> la France est charmée de cette négociation, car le secours des Russes, qu'ils veulent donner, servait d'argument à la cour de Vienne pour presser les secours qu'on attendait de la France. Si la cour de Russie tient bon, si le comte Panin peut être garanti des piéges du prince de Kaunitz, et qu'il ne tombe pas maladroitement dans les filets qu'il lui tend, nous aurons lieu d'espérer que cette guerre se terminera l'année qui vient; mais si, d'autre part, la maladresse des Russes est dupée par la friponnerie autrichienne, alors je me trouverai dans un grand embarras. C'est de quoi nous pourrons juger cet hiver, quand les négociations auront commencé. Il faut nécessairement qu'il y ait une espèce de brouillerie entre l'Impératrice et l'Empereur, parce que le Prince héréditaire a appris, par des personnes qui viennent de Brünn, que pendant six jours il y avait eu des chevaux commandés pour l'Empereur, et qu'ensuite on les a de nouveau renvoyés. Si la cour de Vienne avait réellement envie de faire la paix, il me semble que l'Empereur aurait dû nécessairement se rendre à Vienne, pour se concerter avec sa mère et ses ministres sur les conditions auxquelles il voudrait faire la paix; cela n'étant pas, je m'attends à passer cet hiver à réfuter de mauvais arguments, à éclairer la Russie, et à rappeler sans cesse le souvenir de la paix de Westphalie à la mémoire des ministres de France. Je suis, etc.

349. AU MÊME.

(Breslau) 11 novembre (1778).



Mon très-cher frère,

Quoiqu'il ne se passe rien de fort intéressant ici, je dois cependant, mon cher frère, vous prévenir sur nos sottises; le bruit ordinairement