<569> annoncer; le commerce, qui a été si longtemps gêné, reprendra vie, et tout rentrera dans l'ordre accoutumé. J'espère, vers la fin de ce mois, d'avoir le plaisir de vous embrasser à Berlin, et de vous assurer de vive voix du tendre attachement et de l'estime avec laquelle je suis, etc.

377. AU MÊME.

Le 2 février 1784.



Mon très-cher frère,

Vous avez bien de la bonté de vous intéresser à ma santé. Il me semble, mon cher frère, que nous branlons tous au manche, et que nos infirmités communes nous annoncent un départ prochain. J'ai été obligé de me faire saigner, parce que mon sang était aussi agité que le parlement d'Angleterre. Quoique mon mal n'ait pas été fort considérable, il a épuisé mes forces, et je tâche de m'en regagner, s'il y a encore de l'étoffe pour en fournir. Vous me faites grand plaisir de me rassurer sur le sujet de mon frère Ferdinand; je crains pour sa poitrine, qui est faible et débile; Dieu veuille nous le conserver! Vous saurez sans doute que la paix vient d'être signée entre les Turcs et les Russes. A présent la pantocratrice ne cédera plus le pas à la providence divine, et du haut de son trône elle donnera des lois despotiques aux potentats de notre globe.

Chasot est venu ici de Lübeck;a il ne parle que de mangeaille, de vins de Champagne, du Rhin, de Madère, de Hongrie, et du faste de messieurs les marchands de la bourse de Lübeck, de la grande


a Voyez t. XXV, p. III-V, 318 et 329, nos 11 et 12.