<1>

I. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LA REINE ÉLISABETH SA FEMME. (13 JUIN 1739 - 1786.)[Titelblatt]

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1. A LA PRINCESSE ROYALE.

(Ruppin) ce 13 (juin 1739).



Madame,

Je vous ai mille obligations de toutes les bonnes nouvelles que vous me faites le plaisir de m'apprendre. J'espère de pouvoir vous en donner un jour de bonnes de mon côté. Quant à vos chevaux, j'ai fait ce que j'ai pu pour en trouver deux qui s'accordent avec les vôtres, mais inutilement; ainsi ayez la bonté de dire au grand écuyer d'en chercher deux qui s'accordent avec les vôtres, et je les payerai d'abord.

M. Luiscius3-a est extrêmement fou de s'être coupé la gorge; c'est une sottise qu'il ne se faut point presser de commettre. Je suis charmé de ce que l'envoyé de Suède3-b est un joli homme; il nous en faudrait toujours de semblables.

La pauvre Brandt3-c et la pauvre Morrien3-d seront bien, à ce qu'il paraît, encore longtemps l'objet vexatif de la critique du Roi; il faut qu'elles s'en consolent.

Il y a ici une bande de marionnettes auxquelles Chasot3-e applaudit beaucoup, et principalement au Hanswurst, comme il l'appelle, qu'il dit excellent acteur.

Voilà toutes mes nouvelles épuisées. Dès que j'aurai mis ordre<4> ici à une infinité de bagatelles, j'irai pour quelques jours à Remusberg vaquer à mes affaires. Je vous prie de me croire du reste tout à vous.

Federic.

2. A LA MÊME.

Ruppin, 20 juin 1739.



Madame,

Je vous rends mille grâces de l'exactitude avec laquelle vous daignez vous acquitter des petites commissions que j'ai pris la liberté de vous donner. Oserais-je vous prier encore de rendre cette lettre à Truchs?4-a Le jeune Lövenörn est arrivé ici, et il ira demain avec moi à Remusberg; je lui ferai passer le temps le plus agréablement qu'il me sera possible, et j'espère de le renvoyer content.4-b Knobelsdorff4-c et moi, nous avons pris toutes les mesures pour le changement des chambres, et je me flatte que vous en serez satisfaite à votre retour.

Adieu; je vous souhaite bien du plaisir, vous priant de me croire tout à vous.

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3. A LA MÊME.

Ce 26 (juin 1739).



Madame,

Mille grâces de votre lettre. Voici la réponse à la Reine, avec une incluse pour Truchs. Le Roi sera mardi à Berlin, à ce qu'il m'a dit. N'en dites rien, s'il vous plaît. J'ai été à la Horst pour lui faire ma cour, ce qui m'a paru lui avoir fait plaisir. S'il vous demande, à Berlin, quand je viendrai, vous pouvez lui dire que, selon ses ordres, je ne manquerai pas de lui faire ma cour le 2 de juillet à midi. Adieu, madame; je vous prie de me croire tout à vous.

4. A LA MÊME.

Gumbinnen, 18 juillet 1739.



Madame,

Nous sommes tous arrivés ici en bonne santé, mais sans avoir reçu la moindre nouvelle de Berlin. Nous irons dimanche à Ragnit, où campent les régiments de Möllendorff et de Finck, mardi à Memel, et de mercredi en huit à Königsberg. Je compte que nous serons de retour le 12 ou le 13 à Berlin. Je ferai mon possible pour vous joindre aussitôt qu'il dépendra de moi. Voulez-vous bien faire mes respects à la Reine, et l'assurer que jusqu'ici tout s'est très-bien passé? Dieu veuille que cela continue! Le Roi est de la meilleure humeur du monde. Notre voyage s'est passé sans aventure, chose assez rare; j'espère qu'il finira de même. Faites-moi avoir, si vous pouvez,<6> quelque chose que je puisse donner au Roi pour son jour de naissance;6-a je souhaiterais beaucoup que ce lui quelque chose qui concerne la chasse.

Si j'écris confusément, j'espère bien que vous me le pardonnerez, car je n'ai pas infiniment de temps de reste. Dès que nous serons à Königsberg, cela sera différent, Soyez persuadée que je suis et serai toujours tout à vous.

5. A LA MÊME.

Pétersdorf, 23 (juillet 1739).



Madame,

Je vous marque en deux mots que nous sommes arrivés ici sains et saufs, harassés de la poussière, absorbés par la chaleur, et exténués par des veilles continuelles; je vous laisse à juger si, dans ces dispositions, on est en état d'écrire de longues lettres. En deux mots comme en cent, tout va bien ici, tout se porte bien, et je suis tout à vous.

<7>

6. A LA MÊME.

Pétersdorf, 27 juillet 1739.



Madame,

Ayez la bonté de rendre cette lettre à la Reine, en me mettant à ses pieds. Nous sommes toujours emportés par ce torrent d'événements qui s'enchaînent tous, et qui, à vrai dire, n'aboutissent à rien. Nous ne dormons point les nuits, pour veiller, et nous sommes debout toute la journée, pour ne nous point reposer.7-a Le terme prescrit à notre vie ambulante tire vers sa fin. Je me réjouis beaucoup sur Rheinsberg, et encore plus sur le plaisir de vous embrasser. Je suis d'ailleurs tranquille, grâce à Dieu, et je ne saurais assez me louer du Roi; il est, en vérité, tel que je puis le souhaiter, et que j'ai toujours désiré qu'il fût envers moi. Vous savez combien je suis sensible à ses grâces; ainsi vous jugerez facilement de ma satisfaction. Dieu vous conserve, madame! Ne m'oubliez point, je vous prie, et souffrez que je vous embrasse de tout mon cœur.

7. A LA MÊME.

Königsberg, 30 (juillet 1739).



Madame,

J'ai reçu la dernière que vous me faites le plaisir de m'écrire. Tout va bien ici. Le Roi a été incommodé; mais il est tout à fait remis.<8> J'espère pour sûr d'être le 17 à Berlin, et de vous embrasser. Mettez-moi aux pieds de la Reine, et rendez-lui cette lettre. Adieu; je suis tout à vous.

8. A LA MÊME.

Königsberg, 3 août (1739).



Madame,

Ayez la bonté de rendre cette lettre entre les mains de la Reine. J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir, et j'ai celui de vous assurer que notre voyage se passe le plus joliment du monde jusqu'à présent; j'en souhaite la continuation. Je serai le lundi (d'aujourd'hui en quinze) à Berlin; je compte d'y arriver le matin. Comme le Roi arrivera plus tôt que moi, ayez la bonté de lui présenter en mon nom le chien, ou ce que vous aurez pu trouver pour lui donner, en me mettant à ses pieds.

Vous apprendrez par toutes les nouvelles du jour les avancements qui se sont faits ici, et d'ailleurs je suis porté à croire que vous n'y prenez pas grand intérêt; ainsi je vous renvoie aux nouvelles publiques, vous priant de me croire tout à vous.

<9>

9. A LA MÊME.

Königsberg, 8 août 1739.



Madame,

Voici deux lettres que je vous prie de rendre à leurs adresses. Je vous rends grâce de la vôtre, et je vous prie de vouloir m'excuser auprès de votre mère, car il m'est impossible de lui répondre. Je serai le 17 infailliblement à Berlin, car je pars incessamment pour les haras; je ne pourrai plus vous écrire, et j'attends avec grande impatience le moment de vous embrasser et de vous assurer que je suis tout à vous.

10. A LA MÊME.

(Haras de Prusse) ce 19 (10 août 1739).



Madame,

Je ne vous dirai qu'en deux mots que tout va très-bien ici. Le Roi et toute la suite sont en parfaite santé. Le Roi, très-gracieux, m'a donné toute l'économie de ses haras, ce qui rapporte magnifiquement; c'est un très-beau présent, et fait de la meilleure grâce du monde.9-a Ayez la bonté d'en témoigner au Roi ma reconnaissance respectueuse à son retour,9-b car ces haras m'arrêteront ici cinq jours plus longtemps que le Roi. Adieu; je suis si accablé d'un mal de tête effroyable, qu'il<10> m'est impossible de vous en dire davantage. Ayez la bonté d'avoir soin des incluses, et soyez persuadée que je suis tout à vous.

11. A LA MÊME.

Haras de Prusse, 10 août 1739.



Madame,

Ne dites point, s'il vous plaît, que je vous écris cette fois, parce que je n'écris point à la Reine. J'ai cru avoir le plaisir de vous revoir d'aujourd'hui en huit, mais cela ne se pourra que mardi au soir. Je compte être à huit heures du soir à Berlin; mais je n'ai pas grande envie d'aller au château, car lorsqu'on voyage quatre jours de suite sans dormir, vous comprenez bien qu'on est harassé au possible, et qu'on ne pense guère qu'à se reposer. Le Roi arrivera vers midi à Berlin; vous voudrez bien lui donner le chien, en me mettant à ses pieds.

Ayez la bonté de faire faire mes compliments à madame de Rocoulle,10-a et de lui envoyer des soupes confortatives; voulez-vous bien aussi faire mes compliments à Truchs?

J'espère donc avoir le plaisir de vous revoir mardi au soir en bonne santé, vous priant de me croire sans réserve, madame, votre très-fidèle serviteur.

<11>

12. A LA MÊME.

(Automne 1739.)



Madame,

J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir, et je vous suis très-obligé des belles camisoles que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Je vous prie de vouloir bien rendre toutes ces incluses à leurs adresses. Je vous plains, c'est tout ce que je puis faire. J'attendrai les nouvelles de mercredi, sur lesquelles je réglerai mon départ. Je crains fort de trouver tout à Berlin à peu près où je l'avais laissé : tantôt la goutte aux genoux, tantôt des oppressions sur la poitrine; enfin je prévois que nous passerons un triste hiver. Patience, c'est l'unique chose dont nous ayons besoin.

Je serai, si tout reste de même, samedi à Berlin, et j'aurai le plaisir de vous embrasser; mais si le Roi prend la goutte, je traînerai mon départ jusqu'à mardi.

Adieu, madame; je vous prie de me croire tout à vous.

Vous avez fort bien fait de parler au Roi sur le ton que vous l'avez pris. Si l'occasion s'en présente, vous pouvez seulement lui dire qu'il ne nous trouverait jamais en défaut envers lui, et que l'intérêt et l'ambition ne nous feraient jamais extravaguer jusqu'au point d'oublier notre devoir et les sentiments de la nature. Si vous pouvez le lui dire d'un ton ferme, vous verrez que cela fera un très-bon effet.

Mes compliments à Pöllnitz.11-a Dites-lui seulement que je lui suis obligé de la peine qu'il avait prise de m'écrire.

<12>

13. A LA MÊME.

Ruppin, 25 janvier 1740.



Madame,

Votre lettre m'a donné la peur tout du long. J'ai parlé à Feldmann et au chirurgien-major, qui disent tous les deux qu'il est impossible que le Roi en revienne, et qu'on a beaucoup à craindre une suffocation ou quelque accident imprévu. J'attends les lettres de ce soir; si cela va mieux, je resterai ici jusqu'à samedi; sinon, je serai mercredi à cinq ou six heures à Berlin. Je vous rends mille grâces de la peine que vous vous donnez de m'informer de tout ce qui se passe; je serais sans cela dans mille incertitudes, quoique je ne saurais m'imaginer que le danger soit si pressant.

Enfin quelques mois nous éclairciront de ce qui arrivera, car il est presque impossible que les choses restent dans la situation où elles sont présentement. Il faut avoir patience, et se résigner à la volonté de la Providence, qui dirigera tout comme bon lui semblera. Je ne souhaite point la mort de mon père, Dieu m'en préserve! et je crois que je serai plus affligé de sa mort que beaucoup d'autres, qui affectent de l'idolâtrie pendant sa vie; la voix de la nature est un instinct trop puissant en moi,12-a et je ne suis pas assez farouche pour l'étouffer.

Faites, s'il vous plaît, les assurances de mes très-humbles respects au Roi et à la Reine, mes amitiés à mes chers frères et à mes jolies sœurs, et soyez persuadée que je suis à vous avec l'estime la plus parfaite.

La première lettre que je recevrai de vous décidera de mon départ. Adieu.

<13>

14. A LA MÊME.

Ruppin, 17 mai 1740.



Madame,

Le mésentendu est certain avec votre frère.13-a Il pense que l'on veut avoir un régiment formé, habillé et armé; ce n'est point mon intention; il ne s'agit que du nombre d'hommes qui composent un régiment, que j'habillerai, et dont je prendrai tous les autres frais sur moi. De cette façon-là, il comprendra facilement que cela ne peut pas tant coûter qu'il s'imagine, et que, ayant une quantité de monde dans son pays, et des régiments tout formés, ce serait une grande bagatelle que d'en amasser treize cents pour me les céder.

J'ai tout réglé à Remusberg pour l'enterrement de Wolden,13-b de façon qu'il se fera d'une manière fort succincte, et je pense que tout sera fini vers le vendredi. Adieu, madame; on me mande de Potsdam que les choses y empirent journellement, mais que mon frère est entièrement hors d'affaire.13-c Je vous prie de ne me point oublier, et d'être persuadée que je suis votre très-humble serviteur.

Vous plaît-il de faire mes compliments aux dames?

<14>

15. A LA REINE.

(Potsdam) ce 31 (mai 1740).



Madame,

Dieu14-a vient de disposer du Roi cette après-midi à trois heures et demie. Il a pensé à vous, et nous a tiré à tous de véritables larmes de compassion. Vous ne sauriez croire avec quelle fermeté il est mort.14-b Vous viendrez, s'il vous plaît, mercredi ou jeudi à Berlin. Knobelsdorff doit s'y rendre incessamment. Nous logerons dans notre vieille maison.14-c Dès que vous arriverez, il faut commencer par rendre vos devoirs à la Reine, et de là vous viendrez à Charlottenbourg, en cas que j'y sois. Je n'ai pas le temps de vous en dire davantage. Adieu.

16. A LA MÊME.

Berlin, 1er juin 1740.



Madame,

Lorsque vous serez arrivée, vous irez d'abord chez la Reine pour lui témoigner vos respects, et vous tâcherez d'en faire encore plus qu'autrefois; ensuite de quoi vous pouvez encore rester ici, votre présence étant nécessaire, jusqu'à ce que je vous écrive. Voyez peu<15> ou point de monde. Demain je réglerai le deuil des dames, et je vous l'enverrai. Adieu; j'espère avoir le plaisir de vous revoir en bonne santé.

17. A LA MÊME.

(Rheinsberg) ce 8 (août 1740).



Madame,

Je vous rends grâce de l'intérêt que vous prenez à ma santé. Je suis toujours fiévreux, et, la dernière fois, l'accès a été assez fort. J'attends ce soir à six heures le sort de ce jour-ci. Je vous envoie, en attendant, un papier qu'il vous faut pour Schönhausen, vous souhaitant mille plaisirs et satisfactions pendant que vous en jouirez. Vous serez contente de moi l'année qui vient, et je ferai ce que je pourrai pour que vous puissiez l'embellir selon votre plaisir.15-a

18. A LA MÊME.

Ruppin, 10 août 1740.



Madame,

Je pars pour Baireuth, et de là pour Wésel. J'espère avoir le plaisir de vous revoir en bonne santé. Si je ne vous écris pas souvent, ce ne sera pas ma faute, car on a peu de temps en voyage.

<16>Votre frère est parti d'ici fort content, autant que j'en ai pu juger. J'espère qu'il persistera dans les bonnes intentions où il est présentement.

Je suis avec bien de l'estime, etc.

19. A LA MÊME.

Ruppin, 11 août 1740.



Madame,

J'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre, et j'espère que celle-ci vous trouvera en parfaite santé. Dieu veuille conserver la santé de la Reine, et la rétablir tout à fait!

Quant aux matériaux, je crois que nous sommes trop avancés dans l'année pour y penser, et que cela vaudra mieux pour l'année qui vient; et il faut d'ailleurs faire premièrement une taxe du bâtissage, et nombrer la quantité de pierres dont on peut avoir besoin.

Adieu, madame; je pars dimanche, et je suis avec bien de l'estime, etc.

<17>

20. A LA MÊME.

Le 13 août 1740.



Madame,

Vous pouvez prendre les dames d'honneur du 1er de septembre. Adieu; je pars demain, vous priant de ne me point oublier.

Le baron Müller sera un des chambellans, et Kraut l'autre.

21. A LA MÊME.

Baireuth, 17 août 1740.



Madame,

J'ai reçu votre lettre sur mon départ, et je réglerai tout à mon retour, touchant les matériaux que vous me demandez, charmé de pouvoir vous faire plaisir.

Ma sœur se porte, Dieu merci, fort bien, et j'espère qu'elle ne nous donnera plus de frayeurs avec ses indispositions. Je pars après-demain pour Strasbourg,17-a et de là pour Wésel. Adieu, madame; j'espère vous retrouver en bonne santé, et que vous ne m'oubliez pas.

<18>

22. DE LA REINE.

Berlin, 27 août 1740.



Sire,

La lettre que vous m'avez lait l'honneur de m'écrire de Baireuth, du 17 de ce mois, m'a été bien rendue, et je vais en marquer ici mes plus parfaits remercîments, et y ai lu avec bien de la joie votre heureuse arrivée, et que la margrave de Baireuth se porte très-bien. J'en souhaite de tout mon cœur la continuation, et espère que nous n'aurons plus de raison de nous inquiéter pour elle. Je vous suis infiniment obligée de la promesse que vous avez la grâce de me faire touchant les matériaux; je ne saurais assez reconnaître vos bontés et grâces que vous me témoignez; personne ne saurait être plus reconnaissant que je le suis. Je profite du beau temps, autant que je puis, à Schönhausen. Les princesses Ulrique et Amélie me font tour à tour le plaisir d'aller avec moi à Schönhausen, et il paraît que cela leur fait plaisir. Je tâche de pouvoir les amuser aussi bien que je puis. La princesse de Zerbst18-a est ici depuis deux jours, et elle restera encore quelques jours; elle est de toutes nos petites parties de plaisir.

La Reine jouit d'une santé des plus parfaites. Comme Bertling18-b me quitte, et qu'il faut en avoir un autre à sa place, vous me permettrez bien que j'ose prendre un nommé Buchholtz, qui est ici, en sa place. On dit qu'il est honnête homme. J'attends vos ordres là-dessus, ne voulant rien faire au monde sans savoir votre volonté. Au reste, je me recommande à l'honneur de vos bonnes grâces, et suis<19> et serai sans cesse, avec le plus parfait attachement et bien de la considération,

Votre très-humble, très-obéissante, très-fidèle
épouse et servante,
Élisabeth.

23. A LA REINE.

Wésel, 28 (août 1740).



Madame,

J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir. Je suis arrivé ici en bonne santé. Vous me ferez plaisir de donner la prébende à la fille de Varenne.19-a J'ai beaucoup à faire; une autre fois, ma lettre sera plus longue. Adieu; je souhaite de vous revoir en bonne santé.

24. A LA MÊME.

Potsdam, 24 septembre 1740.



Madame,

Je suis arrivé tant bien que mal. Demain j'aurai la fièvre, mais Eller19-b me fait espérer qu'elle ne sera pas de durée; je m'en flatte de même, et j'aurai le plaisir de vous voir mercredi, quoi qu'il arrive. Ne m'ou<20>bliez pas, divertissez-vous bien, et soyez persuadée que je suis avec bien de l'estime, etc.

25. A LA MÊME.

(Octobre 1740.)



Madame,

Je profite du départ du vieux major20-a pour vous marquer ma satisfaction de votre arrivée. Je suis bien fâché de n'avoir pu m'arrêter jusqu'à midi à Remusberg; mais j'avais des affaires assez pressantes à expédier ici. Voici un éventail de Baireuth, que ma sœur m'a chargé de vous remettre. Adieu; j'aurai infailliblement le plaisir de vous embrasser demain après midi, et de vous réitérer les assurances de l'estime parfaite avec laquelle je suis à jamais, etc.

26. A LA MÊME.

Gläsersdorf, 28 décembre 1740.



Madame,

Nous sommes arrivés ici tous en bonne santé et très-bien portants. Nous entrerons le 1er de janvier à Breslau, et je compte d'achever<21> dans peu ma carrière. Tout se porte bien, et si les choses continuent sur ce pied, comme j'ai tout lieu de le croire et de l'espérer, nous pourrons finir la campagne glorieusement.

Adieu; j'espère de vous retrouver en bonne santé, en vous priant de ne me point oublier.

27. A LA MÊME.

Près d'Ottmachau, 12 janvier 1741.



Madame,

Si je ne vous ai pas écrit dès longtemps, c'est faute d'avoir eu quelque moment pour moi. Nous avons pris prisonniers aujourd'hui cinq compagnies de grenadiers des Impériaux, et demain nous dirigeons nos marches vers Neisse. Si vous écrivez à votre frère Antoine,21-a je vous prie de le caresser afin de l'avoir pour nous, ce qui est un grand article.

Dieu vous donne santé et prospérité! J'espère de vous revoir bientôt en bonne santé, et de vous réitérer les assurances de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, etc.

<22>

28. A LA MÊME.

Ottmachau, 21 janvier 1741.



Madame,

Vous me faites grand plaisir de me marquer la façon dont vous avez écrit au duc Antoine. Je commence effectivement à me ressentir de son amitié, et je ne doute point que les choses n'aillent le mieux du monde, si vous voulez bien vous donner la peine de cultiver ses bonnes dispositions. Nos affaires vont très-bien ici; j'ai fini la campagne, et à présent il ne s'agit que des quartiers d'hiver. Je serai le 5 ou le 6 février à Berlin, où j'aurai le plaisir de vous embrasser, vous assurant que je suis tout à vous.

29. A LA MÊME.

Camp de Mollwitz, 21 avril 1741.



Madame,

J'ai été bien sensible aux marques d'amitié que vous me donnez; je ne m'en rendrai pas indigne, et vous ne me trouverez jamais ingrat.

Le ciel nous a favorisés jusqu'à présent; je souhaite de tout mon cœur que la fortune ne nous abandonne pas.

Je suis avec bien de l'estime, etc.

<23>

30. A LA MÊME.

(1er novembre 1741.)



Madame,

J'ai la satisfaction de vous marquer que Neisse est pris. Je suis avec bien de l'estime, etc.

31. A LA MÊME.

Chrudim, 21 avril 1742.



Madame,

Je vous suis bien obligé de lavis que vous me donnez, et de la lettre que vous m'envoyez de l'officier hussard; je m'en servirai, en cas de besoin, pour découvrir la noirceur de la cour de Vienne, pour laquelle tous les moyens sont licites, pourvu qu'ils les conduisent à leur but. Ils ont brûlé leur propre pays en Moravie, rompu frauduleusement leur paix avec les Turcs, répandu des calomnies et des mensonges en toute l'Europe; il ne leur manquait que des assassinats pour couronner l'œuvre. Je vous prie cependant de n'en point faire de bruit, et de tenir la chose cachée jusqu'à ce qu'il soit à propos que je la fasse éclater.

Je suis avec bien de l'estime, etc.

<24>

32. A LA MÊME.

Champ de bataille de Chotusitz, 17 mai 1742.



Madame,

Dieu merci, nous nous portons tous à merveille, et nous avons battu les Autrichiens comme il faut. C'est une action plus grande et plus complète que celle de Mollwitz, et nous y avons acquis une gloire immortelle pour nos troupes.

Nous avons eu peu de pertes, et l'ennemi beaucoup.

Adieu; je suis avec bien de l'estime, etc.

33. A LA MÊME.

Camp de Brzezy, 25 mai 1742.



Madame,

Il faut vous aimer lorsqu'on vous connaît, et la bonté de votre cœur mérite qu'on l'estime. Je vous suis infiniment obligé des soins que vous prenez pour approfondir la vérité de la nouvelle que l'on vous a débitée. Vous pouvez être hors d'inquiétude, madame, d'autant plus que les Autrichiens sont si battus et si découragés, qu'assurément ils penseront à toute autre chose qu'à des assassinats et à des conspirations.24-a Notre campagne est finie, et je crois que je pourrai peut-être au mois de juillet être de retour à Berlin; je ne saurais le<25> dire positivement, mais il y a grande apparence que ce coup décisif achèvera la maison d'Autriche.

Faites, je vous prie, mes compliments à mes frères et sœurs, à la belle-sœur,25-a à la Morrien, Camas et Montbail.

Je suis avec toute l'estime imaginable, etc.

34. A LA MÊME.

Camp de Kuttenberg, 22 juin 1742.



Madame,

J'ai la satisfaction de vous annoncer la conclusion de la paix, ce qui me procurera le plaisir de vous voir le 12 à Berlin. Je compte d'y arriver le midi, et de dîner chez la Reine, où elle sera.

Tout part ici, et s'en retourne chez soi, ce qui accoutume petit à petit à voir moins de monde que de coutume. Je souhaite de vous trouver en bonne santé, vous assurant de l'estime infinie avec laquelle je suis à jamais, etc.

<26>

35. A LA MÊME.

(Août 1742.)



Madame,

Comme vous désirez d'avoir la Camas26-a dans la place de madame de Katsch, il n'y a rien que j'y oppose. J'ai trouvé simplement à propos de lui donner le titre de comtesse, pour l'amour du monde, qui cependant ne lui coûtera rien, et ne peut lui être à charge.

J'espère de vous revoir le 9,26-b et suis avec bien de l'estime, etc.

36. A LA MÊME.

(1744.)

S'il est arrivé quelque nouvelle infortune à votre frère,26-c il doit s'en prendre à lui-même, car lorsqu'il a été à Riga, il a intrigué avec les gardes et avec toutes sortes de personnes, ce qui a donné lieu qu'on le resserra de plus près. Comment voulez-vous que je m'intéresse pour lui? Je le puis d'autant moins, que l'Impératrice me soupçonne de vouloir le rétablir sur le trône. Je suis toujours du sentiment qu'on le relâchera avec le temps, principalement lorsque la paix avec la Suède sera faite. Peut-on trouver étrange que l'Impératrice prenne<27> des sûretés pour sa personne? Si le prince Antoine revenait sur l'eau, ne ferait-il pas enfermer la princesse Élisabeth? Eh bien, pour ne point être enfermée, elle enferme l'autre. Je trouve ce procédé tout simple.

37. A LA MÊME.

(Camp de Soor) 2 octobre (1745).



Madame,

Vous saurez apparemment ce qui s'est passé avant-hier.27-a Je plains les morts, et les regrette; mes frères et Ferdinand se portent fort bien. On dit le prince Louis blessé.27-b Je suis avec bien de l'estime, etc.27-c

<28>

38. A LA MÊME.

Camp de Trautenau, 9 octobre 1745.



Madame,

J'ai déploré la mort de votre frère le prince Albert; mais il est mort en brave homme, quoiqu'il se soit fait tuer de gaîté de cœur et sans nécessité. Il y a déjà du temps que j'ai averti le Duc de ce qui ne pouvait manquer d'arriver; je l'ai dit souvent au défunt, mais il ne suivait que sa tète, et je m'étonne qu'il n'ait pas été tué il y a longtemps.

Le prince Ferdinand a une contusion au genou, mais il sort, et se porte bien. Je vous plains, madame, du chagrin qu'il est naturel que vous sentiez de la mort de vos proches; mais ce sont des événements auxquels il n'y a aucun remède. Je suis avec estime, etc.

39. A LA MÊME.

(Juillet 1747.)



Madame,

Je vous remercie des belles cerises que vous m'avez envoyées à Schönhausen.28-a Si je n'avais été fatigué, je vous en aurais remerciée moi-même. Je prendrai cependant mon temps pour le faire à la première occasion, vous assurant de l'estime avec laquelle je suis, etc.

<29>

40. A LA MÊME.

(Juillet 1747.)



Madame,

Vous pouvez venir à Charlottenbourg, s'il vous plaît, lundi29-a à une heure, avant la Reine. Vous pouvez y loger madame de Camas et la Tettau, qui auraient peine d'y venir tous les jours descendre du faite du château. Si vous avez deux femmes de chambre et chacune de ces dames une, c'en sont quatre, et je crois que c'en est assez. Pour les cavaliers, ils peuvent rester à Berlin, et n'y venir que les jours de fête.

Je suis, madame, avec bien de l'estime, etc.

41. A LA MÊME.

Ce 17 (mai 1748).



Madame,

Madame de Wreech29-b a fait tant de difficultés pour sa fille, qu'elle ne trouvera pas mauvais qu'on lui préfère la jeune Schwerin, fille du grand écuyer et sœur de celle qui a été dame d'honneur,29-c d'autant plus que cette fille placée décharge la mère de ce soin, et qu'elle est d'ailleurs chargée d'enfants, sans être riche. Vous pouvez la prendre, madame, au départ de la Tettau,29-d et vous en expliquer hautement<30> à présent. Je suis bien aise de ce que vous vous divertissez bien, vous priant de me croire avec estime, etc.

42. A LA MÊME.

(Mai 1750.)



Madame,

Je vous rends grâce des beaux fruits que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Je les mangerai à votre santé, et je compte que Sans-Souci ne restera pas en reste, et en fournira à son tour pour Schönhausen. Je suis avec beaucoup d'estime, etc.

Mes compliments à madame Camas.

43. A LA MÊME.

Ce 25 (entre 1750 et 1752).



Madame,

Il ne me semble pas qu'il vous convient d'aller à la fête du mylord,30-a parce que cela ferait une planche pour tous les autres ministres étrangers, et que, après avoir été chez l'un, on aurait mauvaise grâce de<31> refuser l'autre. Mais vous pouvez y envoyer vos dames. Je ne m'y trouverai pas non plus, par la même raison. Je suis avec bien de l'estime, etc.

Mes compliments à madame Camas.

44. A LA MÊME.

Le 8 novembre 1751.



Madame,

Vous voudrez bien que je vous félicite sur votre jour de naissance, et que je vous marque la part que j'y prends. Je vous souhaite, madame, toute sorte de contentement et de prospérité. Recevez de bonne part la bagatelle que je vous envoie, et soyez persuadée de l'estime avec laquelle je suis, etc.

45. A LA MÊME.

(Mars 1752.)



Madame,

Je vous envoie la quittance d'une partie de vos dettes qui sont payées; les autres le seront successivement. Je vous apprends, de plus, que j'ai fait un testament,31-a dans lequel j'ai eu soin de votre douaire après<32> ma mort d'une façon que vous aurez lieu d'en être contente, le tout cependant à condition que vous instituerez celui de nos neveux qui vous survivra héritier de toutes vos pierreries.32-a

Je suis avec bien de l'estime, etc.

46. A LA MÊME.

(Mars 1752.)



Madame,

J'ai lu l'acte que vous venez de faire pour le bien de la famille, et je vous en fais mes remercîments au nom de mes neveux. Il n'y a pas le mot à dire contre cet écrit, et je pourvoirai, de mon côté, à arranger vos affaires du mieux que je pourrai, espérant que ce testament ne vous empêchera pas de vivre encore de longues années en santé et contentement.

Je suis avec toute l'estime possible, etc.

<33>

47. A LA MÊME.

(Juillet 1754.)



Madame,

Je vous souhaite un heureux voyage pour Oranienbourg,33-a vous priant de faire mes compliments à mon frère, et d'être persuadée de l'estime avec laquelle je suis, etc.

48. DE LA REINE.

Schönhausen, 9 août 1756.



Sire,

C'est en souhaitant que vous jouissiez d'une santé parfaite que j'écris celle-ci, charmée d'avoir eu le bonheur de vous voir bien portant,33-b mais le cœur bien sensible et bien chagrin quand je pense que peut-être on aura le chagrin de vous voir partir pour plus loin; je n'ose y penser. Dieu veuille vous conserver et donner dans peu la paix et tranquillité, et couronner de gloire et de bonheur toutes vos louables entreprises, et que le tout se change pour votre satisfaction! Ce sont les vœux bien sincères qui partent d'un cœur tout attaché et dévoué à vous, et plein d'une amitié tendre et sincère, mais aussi bien pénétré de douleur et d'affliction, quand je pense que peut-être nous vous voyons de nouveau bientôt affronter les dangers; je n'ose y penser sans une douleur mortelle. Pardonnez que je vous importune par<34> mes plaintes et lamentations, mais jeu ai l'esprit si rempli et le cœur si pénétré, que cela l'a emporté sur le silence auquel je m'étais vouée; et comme à l'unique qui cause mes craintes, j'ose bien décharger mon cœur, et vous êtes trop gracieux pour ne point me le pardonner et entrer dans ma juste douleur. Je me recommande dans l'honneur de vos bonnes grâces et bienveillance, qui suis avec le plus parlait attachement, entier dévouement et toute la tendresse imaginable, etc.

49. A LA REINE.

(Août 1756.)



Madame,

La multitude des affaires m'a empêché de vous écrire jusqu'ici; c'est donc pour prendre congé de vous que je vous adresse cette lettre, en vous souhaitant santé et contentement pendant les troubles qui vont s'élever. Je suis, etc.

50. A LA MÊME.

Près de Breslau, 17 (décembre 1757).



Madame,

Je vous remercie de la lettre que vous avez écrite au Duc votre frère; rien n'était plus nécessaire que de l'encourager dans la situation pré<35>sente, et rien ne pouvait être plus mal à propos que la résolution qu'il avait prise. Il y a apparence qu'à présent nous pourrons tous nous soutenir sans bassesse et sans avoir recours à des voies flétrissantes; c'est le moment où il est naturel d'avoir de la constance et de la fermeté, et certainement cela en vaut la peine. Je suis, madame, avec bien de l'estime, etc.

51. DE LA REINE.

Berlin, 12 juin 1758.



Sire,

Quelle triste circonstance me fait prendre la plume à la main pour vous mander la mort du Prince de Prusse,35-a qui s'est faite ce matin à trois heures et demie au matin! Je vous en fais mes compliments de condoléance de la mort du prince. D'abord après l'avoir apprise, je me suis rendue ici pour voir comment l'annoncer à ma sœur, surtout dans les circonstances dans lesquelles elle se trouve, pour que cela ne lui fasse point de mal, et, s'il est possible, pour conserver le fruit qu'elle porte. Elle ne le sait pas encore. Je la recommande, en attendant qu'elle pourra écrire elle-même, dans l'honneur de vos bonnes grâces et protection, n'ayant, après la grande perte qu'elle a faite, que vous pour son soutien et protecteur. Je serai au palais, mais ma sœur ne le sait pas encore; médecin et tout ce qu'il faut est ici. Dieu veuille vous donner de la santé, et vous conserver jusqu'à l'âge le plus reculé de la vie humaine, pour le bonheur de vos sujets et en particulier pour celui de celle dont tout le bonheur en dépend! Je me<36> recommande dans vos bonnes grâces, qui suis avec le plus parfait attachement, entier dévouement et toute la tendresse imaginable, etc.

52. A LA REINE.

(Camp de Prossnitz) ce 19 (juin 1758).



Madame,

Vous avez très-bien fait de cacher à ma belle-sœur la grande perte qu'elle vient de faire, et je ne doute pas que vous userez de toute la circonspection possible pour la lui apprendre. En même temps, vous lui direz qu'on ne saurait être plus sensiblement touché de ce malheur que je le suis, et que je contribuerai en tout ce qui dépendra de moi à son bonheur, et que par mon amitié je tâcherai d'adoucir l'affliction de sa perte, autant que de pareilles pertes peuvent être adoucies; que ses enfants, je les regarde comme les miens, et qu'elle peut compter que j'en aurai le plus grand soin, gardant l'image de mon pauvre frère imprimée au fond du cœur, dont la mort seule pourra l'effacer.

Je suis, madame, avec bien de l'estime, etc.36-a

<37>

53. DE LA REINE.

Schönhausen, 1537-a juin 1758.



Sire,

C'est avec une reconnaissance parfaite que j'ai reçu votre lettre. Avec la grossesse de ma sœur cela va bien, et on a pris toutes les précautions imaginables pour que l'altération ne lui fasse du mal. Médecin et chirurgien y ont d'abord été. Elle est à présent à la moitié. Comme ma sœur est dans cet état, et outre cela dans le grand deuil, j'espère que vous permettrez que la Duchesse ma mère vienne à Berlin, et loge au château, et que vous aurez la grâce de donner vos ordres là-dessus. Je vous promets bien sincèrement qu'on ne fera pas la moindre intrigue; pour moi, je la hais autant qu'on la peut haïr, et j'ai eu toute ma vie de l'horreur pour cela. Pour des dépenses, je n'en ferai sûrement pas plus qu'il sera nécessaire, et je crois que ma mère pourra se contenter de la façon que je vis ordinairement. J'évite toutes les dépenses, et me retranche sur tout; mais le deuil et le voyage n'a pas laissé de me coûter, quoique tout s'est fait avec la plus grande économie du monde. Vous pouvez compter sur moi, que sûrement je ne ferai rien au monde qui puisse vous déplaire. Vos grâces et bontés me sont toujours trop précieuses, et sûrement ce ne sera pas par ma faute que je pourrais avoir le malheur de les perdre; je ne m'en consolerais de ma vie, et ma façon d'agir est toute simple et unie, comme tout le monde pourra vous le dire et me donner ses témoignages. Dieu veuille vous donner de la santé, vous conserver et donner du bonheur dans toutes vos entreprises! Je me recommande dans l'honneur de vos bonnes grâces et bienveillance, qui suis avec le plus parfait attachement, entier dévouement et toute la tendresse imaginable, etc.

<38>

54. A LA REINE.

(Plothow) ce 17 (août 1758).



Madame,

Je crois que le mieux serait d'envoyer ma belle-sœur une lois pour toutes à Magdebourg. Là, quoi qu'il arrive, elle pourra accoucher à son aise, et attendre son terme. Il la faut faire partir incessamment; pour la personne que l'on veut m'envoyer, cela est très-indifférent. Je suis avec bien de l'estime, etc.

55. A LA MÊME.

(Pombsen, près de Jauer) ce 3 (novembre 1758).



Madame,

J'ai appris avec plaisir l'heureuse délivrance de ma belle-sœur. Puisse cet enfant38-a être plus heureux que ses oncles!38-b

Je suis avec estime, etc.

<39>

56. A LA MÊME.

(Schweidnitz) ce 9 (novembre 1758).



Madame,

Pourvu que mon neveu ne s'appelle ni Jacques, ni Xavier, ni Joseph, qu'importe? S'il était mon fils, je l'appellerais Charles-Émile;39-a mais cela est indifférent. J'ai l'honneur d'être, etc.

57. A LA MÊME.

Wulkow39-b (8 août 1759).



Madame,

Je n'ai que le temps de vous assurer de ma parfaite amitié, de vous dire que nous nous portons tous fort bien, et de vous prier de rendre les incluses à leurs adresses. Je suis tout à vous.

<40>

58. A LA MÊME.

Pretzschendorf, 1er janvier 1760.



Madame,

Je vous suis fort obligé des vœux que vous faites à l'occasion du renouvellement de l'année. J'en fais de fort sincères pour votre conservation et pour tout ce qui vous peut être agréable. Notre situation n'est guère riante, et n'a pas l'air de le devenir. Nous serons obligés d'avoir pendant tout l'hiver un pied dans l'étrier, et par conséquent il n'y aura point de repos.

Je suis avec une parfaite estime, etc.

59. A LA MÊME.

(Bunzelwitz) ce 22 (août 1761).



Madame,

La communication n'est pas encore aussi libre que vous le croyez, et la campagne pourrait bien durer jusqu'au commencement de décembre. J'ai été fort consolé par les nouvelles que j'ai reçues de Wolfenbüttel; il faut espérer que le ciel nous assistera, et qu'à la fin nos calamités trouveront leur terme. J'ai beaucoup plaint la mort de mon neveu,40-a dont j'ai été informé il n'y a pas longtemps. Je plains la Duchesse-mère, qu'une maladie a retenue à Wolfenbüttel; elle aura eu beaucoup à souffrir pendant ce siége.40-b Je ne sais pas encore ce<41> que je deviendrai cet hiver, ni de quel côté il faudra que je me tourne. Je vous prie cependant d'être persuadée de la parfaite estime avec laquelle je suis, etc.

60. A LA MÊME.

(Breslau) ce 14 (mars 1762).



Madame,

J'ai appris avec douleur la mort de madame votre mère.41-a Je vous en fais mes condoléances. Elle était âgée et maladive; elle se trouve à présent à l'abri de tous les malheurs qui font le partage de l'humanité, et nous tous tant que nous sommes, nous prenons le même chemin, l'un un peu plus tôt, l'autre un peu plus tard. Un jour nous serons tous là-bas, quand chacun aura fini le rôle qu'il est obligé de faire dans le monde.

Après tous les malheurs et les mauvaises nouvelles qui depuis six années nous ont été journalières, il serait en vérité temps que nous en reçussions de plus agréables. Je souhaite que ce temps vienne bientôt, en vous assurant de toute l'estime avec laquelle je suis, etc.

<42>

61. A LA MÊME.

Leipzig, 1er février 1763.



Madame,

Voici encore deux garnitures de porcelaine pour Schönhausen.42-a Vous pouvez y aller à présent vous-même, madame, quand vous le voudrez, avec toute la famille. La paix sera signée dans peu de jours; la seule chose que je vous prie d'observer, c'est de ne pas partir tous en même temps, mais de vous arranger de façon que ce voyage soit successif, parce qu'il n'y a pas assez de chevaux dans le pays pour fournir à la fois à tout ce train. Vous voudrez bien encore prendre le chemin le plus court, par Spandow, pour épargner et ménager le pays autant qu'il est possible. Cependant nous ne serons guère de retour, nous autres, que vers le mois d'avril, à cause des vivres qui manquent, et que nous ne pouvons transporter qu'au moment que les rivières seront ouvertes.

Je suis avec bien de l'estime, etc.

62. A LA MÊME.

(Dahlen) 3 mars 1763.



Madame,

Je ne reviendrai pas encore de sitôt à Berlin; cela ne sera, selon les apparences, que la fin de ce mois ou les premiers jours d'avril. Si vous le voulez bien, je souperai chez vous, et vous pouvez prier tous<43> mes frères, belles-sœurs, sœurs, neveux et nièces; la bonne madame Camas en sera bien, j'espère.

Je suis avec toute l'estime, etc.

63. A LA MÊME.

Wésel, 10 juin 1763.



Madame,

Je vous rends grâce du présent que vous avez daigné me faire. Sans-Souci ne voudra pas rester en reste avec Schönhausen, et il tâchera de se venger à la première occasion. J'ai vu tout ce qui reste de votre famille, en passant à Saldern; vos sœurs, le Due et tout le népotisme jouissent d'une parfaite santé.

Je suis avec toute l'estime possible, etc.

64. A LA MÊME.

(Juillet 1765.)



Madame,

Si la Chudleigh43-a veut être présentée, elle doit s'adresser au ministre d'Angleterre, pour qu'on sache sous quel nom la recevoir; mais<44> le mieux serait de ne la pas voir du tout. Je suis avec bien de l'estime, etc.

65. A LA MÊME.

(Juillet 1766.)



Madame,

C'est une perte réelle que madame de Camas,44-a tant par son mérite, ses grandes qualités, que par l'air de dignité et de décence quelle entretenait à la cour. Si je pouvais la ressusciter, je le ferais sur-le-champ. Après tout, il faut la remplacer; je ne connais que madame de Kannenberg qui soit propre à cet emploi; vous pouvez lui en écrire, et, si elle l'accepte, la faire venir.

Je suis, madame, etc.

66. A LA MÊME.

Le 14 octobre 1767.



Madame,

Le prince d'Orange m'a demandé de son propre mouvement que mademoiselle de Schwerin pût accompagner son épouse; je n'ai pu refuser ni à lui, ni à ma nièce, cette satisfaction-là, et d'ailleurs la noblesse est si féconde en filles dans ce pays-ci, que vous trouverez<45> douze dames d'honneur pour une que vous cherchez. Je suis avec beaucoup d'estime, etc.

67. A LA MÊME.

Ce 11 (été 1769).



Madame,

J'ai d'abord donné des ordres pour que la princesse45-a ait tout ce qu'il lui faut à Jasenitz,45-b et vous pouvez lui écrire que si elle continue à s'observer, et surtout à éviter tout ce qui peut causer du scandale, je tâcherai de la mettre un peu mieux à son aise. Tout ce que j'apprends me fait espérer un amendement, et dès lors la pitié et la parenté exigent qu'on la mette un peu plus à son aise. Je suis avec toute l'estime, etc.

68. A LA MÊME.

(Septembre 1771.)



Madame,

Si les affaires étaient dans une situation aussi avantageuse que vous vous les figurez, je me ferais un plaisir d'augmenter vos finances; mais considérez, je vous prie, que nous sortons d'une guerre oné<46>reuse, que les eaux ont fait cette année des ravages si considérables, qu'il faut de grosses sommes pour réparer ces dommages, et surtout que nous sommes obligés de ramasser toutes nos forces pour nous préparer à une guerre que la maison d'Autriche nous prépare, et qui éclatera toujours plus tôt qu'il ne faudra.46-a Ce sont les raisons qui m'obligent de mettre la plus grande économie dans les dépenses, et de commencer par moi-même à retrancher tout ce qui peut être superflu.

Je suis avec toute l'estime possible, etc.

69. A LA MÊME.

Ce 18 (juillet 1772).



Madame,

Il dépendra de votre volonté d'aller ou de ne pas aller à Berlin, pourvu que ma sœur46-b puisse avoir le plaisir de vous voir. Elle ira de là à Rheinsberg. A l'égard de madame de Stettin, pourvu qu'elle ne donne plus de scandale public, je lui tiendrai ma parole, et j'ai écrit, afin qu'elle puisse trouver tous les comestibles nécessaires dans le château que je lui ai fait préparer. Je suis avec toute l'estime possible, etc.

<47>

70. A LA MÊME.

(1772.)



Madame,

Je n'ai point oublié la promesse que je vous ai faite, avant la guerre, d'acquitter vos dettes. Les temps n'ont pas permis de le faire jusqu'ici, et il s'est trouvé des objets de dépenses plus essentiels, auxquels il a fallu donner la préférence. Pour cette année, je ferai payer une partie de la somme, et si je vis, j'acquitterai le reste l'année prochaine. Je suis avec estime, etc.

71. A LA MÊME.

(Décembre 1773.)



Madame,

J'ai été fort fâché hier de vous voir dans l'état où vous étiez. Comme je juge de votre maladie, je crois que la cause en vient d'un sang âcre et corrosif. Il faut de toute nécessité que le médecin vous donne des breuvages faits d'herbes vulnéraires et de simples, pour corriger le sang, et alors votre plaie se fermera bientôt, et vous serez guérie. Mais il ne faut pas perdre de temps à prendre ce remède; il faut vous nourrir beaucoup de légumes, qui sont tous bons pour le sang, et avec ce régime je suis persuadé que vous vous guérirez. Mais si le médecin ne vous donne pas de ces potions, vous risquez d'un jour à l'autre que l'inflammation se mette à la jambe, et alors le danger pourrait devenir sérieux. L'avis que je vous donne est décisif pour<48> votre guérison. Je vous prie d'en parler au médecin; en attendant, je fais des vœux pour votre convalescence, vous assurant de l'estime parfaite avec laquelle je suis, etc.

72. A LA MÊME.

(Février 1774.)



Madame,

Le prince Frédéric48-a m'a beaucoup tranquillisé en m'apprenant que votre maladie vous avait quittée, et que vous êtes hors de tout danger. Vous, madame de Kannenberg et moi, ainsi que tous ceux qui frisent les quatre-vingts ans, disparaîtrons un beau jour où l'on s'y attend le moins; il ne faut point empiéter sur les droits de la postérité, et lui céder la place quand son tour vient à nous succéder. Je suis avec la plus haute estime, etc.

<49>

73. A LA MÊME.

Le 17 mars 1774.



Madame,

Je vous suis bien obligé de la part que vous prenez à ma santé, qui commence un peu à se remettre. La reine de Danemark votre sœur49-a est fort inquiète sur votre santé; elle m'écrit, et désire fort que vous la rassuriez vous-même. Il ne vous en coûtera, madame, qu'une lettre, et votre sœur mérite bien cette attention. Je suis avec bien de l'estime, etc.

74. A LA MÊME.

(Avril 1774.)



Madame,

Je vous suis fort obligé des attentions que vous avez pour moi. Ma maladie a été ce qu'on nomme Blatterrose,49-b sur tout le corps, avec beaucoup de fièvre. A présent le mal est presque passé. Je suis avec toute l'estime possible, etc.

<50>

75. A LA MÊME.

Le 29 décembre 1775.



Madame,

Vous voudrez bien recevoir les vœux que je fais pour votre conservation à l'occasion du renouvellement de l'année. Je vous souhaite, madame, toutes sortes de bénédictions, en vous priant d'être assurée de l'estime parfaite avec laquelle je suis, etc.

76. A LA MÊME.

Le 6 juillet 1776.



Madame,

Le grand-duc sera le 21 à Berlin. Le soir, il y aura cour et concert; les autres jours, il y aura opéra, bal, comédie et fêtes, soit au château, soit au théâtre, et comme l'occurrence le voudra. La princesse de Würtemberg, son mari et ses filles viendront le 19 à Berlin. Voudriez-vous bien les prier tous les jours chez vous jusqu'au 24, car ma cuisine ne pourrait suffire à tenir tant de tables pour eux; comme j'ai un nombreux domestique qui accompagne le grand-duc, je ne pourrais y suffire. Quant aux détails, il m'est impossible d'y entrer à présent; il faut se régler sur les fantaisies de nos hôtes. Je suis avec bien de l'estime, etc.

<51>

77. A LA MÊME.

Le 16 (juillet 1776).



Madame,

J'apprends que vous êtes incommodée de la fièvre. Si vous croyez pouvoir vous remettre, vous me ferez plaisir de venir à Berlin;51-a mais si vous étiez malade, il vaudrait mieux rester à Schönhausen, parce que je serais fort embarrassé où recevoir le grand-duc, et votre sœur, dans votre absence, pourrait faire les honneurs dans vos chambres; car si ce n'est pas là qu'on reçoit le grand-duc, je me trouverais fort embarrassé. Je suis avec bien de l'estime, etc.

78. A LA MÊME.

Le 13 décembre 1776.



Madame,

Quoique ma maladie soit passée, les forces ne me sont pas revenues; je ne saurais me tenir longtemps debout; je marche mal, et je ne saurais absolument monter les degrés. Cela m'oblige de différer d'une quinzaine de jours mon voyage à Berlin. Je suis avec toute l'estime, etc.

<52>

79. A LA MÊME.



Madame,

Je vous suis fort obligé de la part obligeante que vous prenez à ma santé. Je fais ce que je puis, mais les forces me manquent encore. Ma sœur de Brunswic m'a alarmé sur la santé du Duc votre frère; je crains fort que nous ne le conserverons pas longtemps. J'espère que votre santé se remettra à présent, en vous priant de me croire avec toute l'estime possible, etc.52-a

80. A LA MÊME.

Le 23 janvier 1777.



Madame,

Je vous suis très-obligé de la part que vous daignez prendre à ma vieille existence, qui, après tout, ne pourra guère durer. J'ai été bien aise de vous trouver également mieux après tout ce que vous avez souffert, et j'espère qu'à présent, à l'aide d'un peu de régime, vous pourrez encore vous soutenir. On dit et l'on m'écrit de Brunswic que le Duc va infiniment mieux, ce qui me fait plaisir. C'est en faisant des souhaits pour votre conservation que je vous prie de me croire avec toute l'estime possible, etc.

<53>

81. A LA MÊME.

(1778.)



Madame,

Je vous suis fort obligé de votre souvenir. Nous sommes toujours en Bohême à guerroyer, sans avoir encore eu des succès bien brillants; il faut patienter et attendre de l'occasion le moment que la fortune aura marqué pour la décision de cette querelle. Comme je suis fort occupé, je me borne à vous assurer de toute l'estime avec laquelle je suis, etc.

82. A LA MÊME.

(Breslau) 24 décembre 1778.



Madame,

Je vous suis très-obligé des choses obligeantes que vous me dites au renouvellement de l'année. Je fais également des vœux pour votre conservation et votre prospérité. Je me trouve actuellement si surchargé d'ouvrage, qu'il me reste à peine un moment pour moi; ce qui m'oblige de terminer ma lettre, en vous réitérant les assurances de la parfaite estime avec laquelle je suis, etc.

<54>

83. A LA MÊME.

(Breslau) 22 janvier 1779.



Madame,

Je vous suis très-obligé de votre souvenir, et je vous en remercierais plus en détail, si maintenant la foule des affaires m'en donnait le temps. Le travail augmente tellement dans la crise présente, qu'il ne me reste que de vous assurer de la parfaite estime avec laquelle je suis, etc.

84. A LA MÊME.

(Breslau) ce 22 (mai 1779).



Madame,

Tout est terminé pour cette fois heureusement, et après quelques affaires qu'il faut terminer ici, j'aurai, madame, le plaisir de vous voir le 28 ou le 29 de ce mois.54-a

<55>

85. A LA MÊME.

(Juillet 1779.)



Madame,

Si vous voulez bien vous en donner la peine, vous pouvez marquer au prince votre frère qu'il me fera sûrement plaisir de venir ici, et que je serai bien aise de le recevoir.55-a Je suis avec toute l'estime, etc.

86. A LA MÊME.

(Potsdam) 3 août 1779.



Madame,

Je suis bien aise d'apprendre que vous, la Princesse de Prusse et la princesse Henri se portent bien; pour moi, j'ai eu le plaisir de recevoir ici le prince Ferdinand, dont je vous ai l'obligation, et j'espère de contribuer à sa santé par l'exercice que je lui fais prendre, et dont il me semble qu'il s'était un peu trop désaccoutumé.

Je souhaite, madame, d'apprendre toujours de vos bonnes nouvelles, en vous assurant de l'estime avec laquelle je suis, etc.

<56>

87. A LA MÊME.

(Janvier 1780.)



Madame,

Je vous fais mes condoléances sur la mort de votre sœur et de ma belle-sœur, que nous venons de perdre.56-a Sa vertu lui mérite nos regrets, mais nous ne saurions la ressusciter. Il y a ce pauvre enfant56-b qui lui reste, qui ne peut trouver son asile que chez vous. Vous me feriez un grand plaisir, si vous vouliez vous charger de son éducation, comme feu sa grand' mère l'a fait jusqu'ici. Vous pouvez facilement deviner les raisons que j'ai pour arranger cette affaire. Les appartements au château ne rencontreront aucune difficulté, et cela pourra se faire sous prétexte de l'attachement que vous avez de tout ce qui nous reste de feu la princesse.

Je suis avec toute l'estime, etc.

88. A LA MÊME.

(Janvier 1780.)



Madame,

Après avoir bien examiné le château, il ne se trouve que les chambres que ma nièce de Hollande a occupées qu'on puisse donner à la petite; je les fais d'abord accommoder pour cet effet, et la petite y pourra<57> entier demain. Celles d'en haut seraient bonnes, mais elles sont froides, et quand des étrangers qualifiés viendraient ici, il faudrait déloger la petite, ce qui ici n'est pas nécessaire. Elle pourra donc y entrer demain. Je suis, madame, etc.

89. DE LA REINE.

Berlin, 29 mars 1780.



Sire,

C'est avec un cœur pénétré de reconnaissance que je vous marque mes très-humbles remercîments de la gracieuse attention que vous avez eue pour moi de me faire annoncer avec précaution la triste nouvelle de la mort de mon cher frère.57-a La part que vous y prenez peut servir à ma consolation. C'est bien triste, dans l'espace de deux mois et demi, de perdre un frère et une sœur. La chère duchesse me fait bien de la peine, connaissant le tendre attachement qu'elle avait pour mon cher frère, et cette perte doit lui être bien accablante. Dieu veuille conserver vos jours et vous donner une santé parfaite, et que vous viviez jusqu'à l'âge le plus reculé du monde, pour le bonheur de tout votre pays, et en particulier pour celle dont tout le sien en dépend, et qui vous est bien sincèrement attachée, et qui est avec tout le dévouement imaginable, etc.

<58>

90. A LA REINE.

Ce 30 (mars 1780).



Madame,

J'ai craint avec raison que les ravages que la mort vient de faire dans votre famille ne vous affectassent trop sensiblement, surtout parce que ces funestes coups se sont suivis de si près. Mais quel parti reste-t-il à prendre? Nous ne pouvons pas ressusciter les morts; nous ne pouvons que nous soumettre à l'ordre éternel qui assujettit nos amis, nos parents et nous-mêmes à la commune loi. A l'égard du Duc, je suis persuadé que la mort est une espèce de bonheur pour lui, car il ne faisait que traîner les restes languissants de son existence; privé de la parole depuis quatre semaines, privé de l'action de ses membres depuis quelques années, il était à charge à lui-même, et un spectacle de pitié et d'attendrissement pour ses proches. Je souhaite, madame, que ce soit le dernier chagrin domestique qui vous arrive, et que le ciel veille sur vos jours, étant avec toute l'estime possible, etc.

91. A LA MÊME.

Ce 8 (août 1780).



Madame,

J'ai été bien aise de revoir encore le prince votre frère ici;58-a pourvu qu'il se ménage, j'espère que nous le conserverons encore longtemps.<59> Je pars d'ici le 15 pour la Silésie. Les vieilles gens ne vont que clopin-clopant; mais cela n'y fait rien; il ne faut pas prendre les choses de si près. Je vous suis fort obligé de l'intérêt que vous prenez à mon individu, en vous assurant de toute l'estime avec laquelle je suis, etc.

92. A LA MÊME.

Le 14 septembre 1780.



Madame,

Je vous suis fort obligé de votre souvenir; il faut bien que mon vieux cadavre soutienne les fatigues tant bien que mal. J'aurai le plaisir de voir ma sœur de Brunswic sur la fin de ce mois. Je crois que le Duc viendra ici quelques jours plus tôt. Je souhaite que vous passiez agréablement votre temps à la campagne, en vous priant de me croire avec bien de l'estime, etc.

93. A LA MÊME.

Le 31 mai 1781.



Madame,

Je vous suis fort obligé de la part que vous prenez à ma santé. Je me traîne comme je puis, et je me tire d'affaire tant bien que mal. Quand l'âge avance, on ne rajeunit pas; les moindres fatigues coûtent,<60> et enfin l'on devient inutile et à charge au monde. Je ne puis rien vous dire de Brunswic, sinon que l'on s'y porte bien; je n'ai pas voulu m'y rendre cette fois, pour ne point incommoder ma sœur et mon neveu, qui ont de nouveaux établissements à arranger pour eux, et des dettes à payer. Je pars demain pour la Prusse, en vous assurant de toute l'estime avec laquelle je suis, etc.

94. A LA MÊME.

Le 14 septembre 1781.



Madame,

Je vous suis très-obligé de la part que vous prenez à l'existence d'un vieux cadavre ambulant qui nécessairement doit finir bientôt. Cette année-ci est très-belle, l'été et l'automne surpassent tous les étés et les automnes que j'ai vus dans ce pays. Il faut sans doute en profiter, car le mauvais temps l'emporte de beaucoup sur les beaux jours que nous avons dans ce climat, et quand la saison le permet, Schönhausen est toujours préférable à l'air étouffant qu'on respire à Berlin. Je souhaite, madame, que votre santé soit des meilleures, et que vous rendiez justice à l'estime et à la considération avec laquelle je suis, etc.

<61>

95. A LA MÊME.

Le 23 octobre 1781.



Madame,

J'ai fait ce qui a dépendu de moi pour sauver le duc Louis61-a des mains de ses persécuteurs, parce que je suis persuadé qu'on l'accuse injustement. J'en ferais volontiers davantage, si je n'étais retenu par la forme du gouvernement de la république, auquel les voisins et autres princes n'ont aucun droit de s'immiscer; et je n'appréhende pas sans raison que mes représentations seront sans effet, car on me mande qu'il y a une fermentation assez vive dans le peuple, et l'on craint même pour la personne du stadhouder. Ces sortes d'agitations et de rumeurs, qui ne sont rien dans les monarchies, peuvent avoir de grandes suites dans les républiques; si l'on contredisait ouvertement ces bruits injurieux, on inciterait le peuple; ainsi, pour l'apaiser, il ne faut employer que des remontrances et la douceur.

Je souhaite, madame, que cette effervescence des Hollandais se dissipe, et que vous ayez lieu d'être tranquille pour le sort de votre frère.

Je suis avec la plus haute estime, etc.

<62>

96. A LA MÊME.

Ce 30 (novembre 1781).



Madame,

Il est très-fâcheux pour moi de voir ensevelir tous mes anciens amis62-a les uns après les autres; mais ce qui est fait est fait, on ne revient pas contre le passé.62-b Ce qui me console est de les suivre bientôt.

Je suis avec toute l'estime, etc.

97. A LA MÊME.

Le 7 mars 1782.



Madame,

Je vous suis fort obligé de la lettre que vous venez de m'écrire, et de vous savoir encore en bonne santé. Je commence à ressortir de l'hôpital, mais cet hôpital n'en est pas moins le vrai palais de la caducité.

Je suis avec toute l'estime imaginable, etc.

<63>

98. A LA MÊME.

Le 17 avril 1782.



Madame,

Le mauvais temps qu'il fait amène une quantité de maladies; par bonheur, il n'y en a pas de dangereuses; ainsi j'espère que celle de mon frère Ferdinand se terminera sans risque. Le Duc a été malade des hémorroïdes; on lui a fait pour la seconde fois une opération dont il s'est heureusement tiré. Je souhaite, madame, d'apprendre toujours de bonnes nouvelles de votre part, en vous assurant de la haute considération avec laquelle je suis, etc.

99. DE LA REINE.

Berlin, 17 octobre 1782.



Sire,

Oserais-je bien vous demander en grâce la permission de disposer des perles que la bonne Montbail63-a m'a léguées, en faveur d'une de ses parentes? Je ne voudrais rien faire sans savoir premièrement si vous l'accordez et savoir votre volonté. Je fais des vœux bien sincères pour que vous jouissiez d'une santé parfaite. Je me recommande dans l'honneur de vos bonnes grâces, qui suis avec le plus parfait attachement, entier dévouement, et toute la tendresse imaginable, etc.

<64>

100. A LA REINE.

(1782.)



Madame,

Quoique effectivement la princesse Élisabeth qui vient de mourir64-a soit, madame, votre nièce, je crois que dans les circonstances présentes il vaut mieux faire semblant d'ignorer son décès, d'autant plus qu'on n'a ni su la mort de son père le prince Antoine, ni porté le deuil pour lui. C'est une suite des malheurs qui poursuivent celle pauvre famille, qu'on ne peut les plaindre qu'en secret. Je suis avec la plus haute estime, etc.

101. A LA MÊME.

(Janvier 1783.)



Madame,

Je vous suis fort obligé de la part que vous daignez prendre aux jours d'un vieillard qui frise le tombeau; on y arrive sans s'en apercevoir, et, le moment d'après, c'est autant que de n'avoir jamais été. Je laisse ces idées sombres pour les remplacer par des vœux pour votre guérison, car je sais que vos jambes vous ont causé beaucoup d'incommodités ce dernier temps.

Vous me feriez plaisir, si vous vouliez écrire à la reine Julie pour la pressentir sur le temps qu'elle trouverait le plus convenable pour déclarer le mariage de son petit-fils avec notre petite-nièce.64-b Je<65> voudrais volontiers que cela fût encore réglé pendant ma vie. Je suis avec autant d'estime que de considération, etc.

102. A LA MÊME.

Le 18 février 1783.



Madame,

Je reçois, en même temps que votre lettre, une de la Reine votre sœur. Elle me marque que le Prince royal communierait à Pâques, et qu'après cet acte le Roi consentirait à la publication de ses engagements avec notre petite-nièce. C'est tout ce que nous pouvions demander. La dilation est de trois mois, après lesquels le sort de ce pauvre enfant sera fixé. Je suis bien aise de voir terminée cette affaire, et c'est en vous assurant, madame, de toute mon estime que je vous prie de me croire, etc.

103. A LA MÊME.

(Sans-Souci) ce 14 (juin 1783).



Madame,

Je vous suis obligé de la peine que vous prenez de vous informer de moi; j'ai fini mon voyage tellement quellement,65-a et j'ai été bien aise<66> des bonnes nouvelles que vous me donnez de la santé de ma sœur Amélie et de madame de Kannenberg. D'autre part, j'apprends des nouvelles affligeantes au sujet de la bonne reine Julie. Comme vous êtes sa sœur, vous pouvez lui écrire plus naturellement qu'il ne me conviendrait, et, sous prétexte des bruits publics qui se répandent, vous pourriez l'exhorter à ménager davantage le prince royal de Danemark; sans cela il serait à craindre que votre chère sœur s'attirât une infinité de chagrins. Je suis avec toute l'estime, etc.

104. A LA MÊME.

Ce 12 (août 1783).



Madame,

J'apprends avec un véritable chagrin la nouvelle maladie qui vous est survenue. Je vous prie d'user de tous les ménagements pour vous remettre, s'il se peut, entièrement; il n'y a qu'un très-grand régime, et peut-être des vésicatoires aux jambes, qui pourront vous soulager. Je suis bien fâché de tout cela, et j'espère, à mon retour de la Silésie, d'avoir de meilleures nouvelles de votre santé. Je suis avec toute l'estime possible, etc.

<67>

105. A LA MÊME.

Le 14 novembre 1783.



Madame,

Je suis bien aise d'apprendre de bonnes nouvelles de ma sœur Amélie; j'ai appréhendé que sa santé n'était pas bonne. La petite Frédérique est encore dans une situation incertaine; il faut attendre la majorité du jeune prince de Danemark pour savoir quel sera son sort. Si elle ne devient pas reine, il faut nous rabattre sur quelque bonne abbaye. Madame de Kannenberg fera bien de se ménager. A notre âge, il ne faut qu'une bagatelle pour nous expulser du nombre des vivants; mais tant que je vivrai, je serai avec toute l'estime possible, etc.

106. A LA MÊME.

Ce 28 (1783).



Madame,

Je vous suis fort obligé de la part que vous prenez à mes infirmités. Je suis, à la vérité, délivré de la goutte; mais il me faudra du temps pour regagner mes forces. Madame de Kannenberg fera bien d'attendre la belle saison pour aller à ses terres; le temps est trop rude encore pour ceux qui ont la poitrine faible. La reine de Danemark me mande que ce sera à Pâques de l'année 1784 qu'elle pourra déclarer le mariage de son petit-fils avec notre petite-nièce; il faudra<68> donc attendre encore une année. Je suis avec tous les sentiments d'estime, etc.

107. A LA MÊME.

Le 10 janvier (1784).



Madame,

Le 18 de ce mois sera le jour de naissance de mon frère Henri. J'ai tout arrangé pour la table, et le soir pour un intermezzo. Vous aurez, madame, la bonté de prier mon frère et quelques-uns des principaux des deux sexes pour assister à la fête, ainsi que d'en faire les honneurs.

Je suis avec toute l'estime, etc.

108. A LA MÊME.

(1784.)



Madame,

Je suis bien sûr des bonnes dispositions de la Reine votre sœur pour le mariage de la petite Frédérique; mais il s'en faut bien que tout dépende d'elle. La majorité à laquelle son petit-fils parviendra à Pâques prochain68-a changera peut-être entièrement le cas de la question, et<69> il faut attendre tranquillement cette époque pour nous glorifier de notre triomphe; et même on cabale si fort contre la Reine votre sœur, qu'elle aura besoin de tout l'art possible pour se soutenir elle-même. Je l'ai avertie sur ce sujet de tout ce que j'ai pu découvrir de ces intrigues. Je suis avec toute l'estime possible, etc.

109. A LA MÊME.

Le 12 mai 1784.



Madame,

Je suis sorti de l'hôpital tellement quellement, parce qu'il fallait agir; mais il m'en coûte d'autant plus, que mes forces n'ont pas eu le temps de revenir. Je crains bien, madame, qu'on nous fasse banqueroute en Danemark, et que notre petite-nièce nous reste sur les bras.69-a La cabale dominante voudra ou une fille du roi d'Angleterre, ou peut-être même une fille d'un des princes de Hesse; enfin, si cela arrive, il faudra penser à pourvoir notre petite ailleurs. Je suis avec la plus haute estime, etc.

<70>

110. A LA MÊME.



Madame,

Il ne convient point de faire communier cette jeune personne avant d'être assuré que son mariage est conclu en Danemark. Vous voudrez donc bien attendre la réponse de la Reine votre sœur avant de déterminer définitivement à quel rite elle doit adhérer. Je suis avec toute l'estime, etc.

111. A LA MÊME.



Madame,

Je suis bien aise d'apprendre de bonnes nouvelles de la santé de ma bonne sœur.70-a Dieu la conserve! J'ai reçu, en même temps presque, des lettres du Danemark par lesquelles je perds toute espérance de placer la petite dans ce pays-là. Vous pouvez donc la faire communier, et il faudra prendre d'autres mesures pour la placer le mieux que possible. Je suis avec la plus haute estime, etc.

<71>

112. A LA MÊME.

Le 27 juillet 1785.



Madame,

J'arrangerai tout pour le voyage de la petite demoiselle; mais il faut qu'elle attende mon retour de Silésie71-a pour aller à Quedlinbourg et à Brunswic. Alors je payerai l'argent, et lui ferai donner les voitures nécessaires; mais tout cela ne saurait s'arranger plus tôt. Si elle part de Berlin le 8 ou le 10 septembre, ce sera toujours assez tôt.

Je suis avec estime, etc.

113. A LA MÊME.

(Septembre 1785.)



Madame,

Je ferai payer à la petite deux mille écus, et vous aurez la bonté d'avoir soin que cet argent soit bien employé pour les présents et pour le voyage qu'elle va faire. Je suis avec toute l'estime, etc.

<72>

114. A LA MÊME.

Le 16 octobre 1785.



Madame,

Je suis très-obligé à la reine Julie de la bonté qu'elle a de se ressouvenir de moi. J'ai eu un long accès de goutte, qui est passé; il m'a fort affaibli, et les forces ne se réparent que lentement à mon âge. Je vous prie de lui marquer et ma reconnaissance, et le sincère attachement que je conserverai sans cesse pour sa personne. Je suis avec toute l'estime, etc.

115. A LA MÊME.

Le 29 octobre 1785.



Madame,

Je vous suis fort obligé de la part que vous prenez à ma santé; elle a été assez mauvaise, et la faiblesse que la goutte a produite me reste encore. J'ai trouvé le prince Ferdinand fort bien; sa santé est meilleure qu'elle n'était il y a quelques années; elle donnait alors lieu de craindre pour lui. Je lui souhaite mille biens. Je vous prie de me croire avec toute l'estime et la considération, etc.

<73>

116. A LA MÊME.



Madame,

Je crois qu'il convient mieux à une jeune fille née avec beaucoup de vivacité qu'on lui donne une éducation simple que de la mener danser dans la ville, ce qui pourrait allumer en elle des passions dont sa mère a été la victime. Je suis avec bien de l'estime, etc.

117. A LA MÊME.

(1786.)



Madame,

Je vous suis très-obligé des vœux que vous daignez faire; mais une grosse fièvre que j'ai prise m'empêche de vous répondre.


10-a Voyez t. XVI, p. XII. et p. 203-210.

11-a Voyez t. XX, p. V et VI, et p. 83-119. Le baron de Pöllnitz envoyait à Frédéric des rapports suivis sur la maladie du Roi.

12-a Voyez t. XXI, p. 398.

13-a Charles, duc régnant de Brunswic.

13-b Gustave-Henri de Wolden mourut le 17 mai 1740, dans sa cinquante-septième année. Voyez t. XVI, p. 17, 49, 87, 97 et 99, où Frédéric le nomme par plaisanterie M. le Grand et le sieur Silva.

13-c Ces deux nouvelles se trouvent dans la lettre inédite du baron de Pöllnitz à Frédéric, de Potsdam, le 16 mai 1740.

14-a Frédéric avait d'abord écrit : « Le Roi vient de, » etc.; mais ensuite il a fait une surcharge, et remplacé les mots le Roi par le mot Dieu.

14-b Voyez t. I, p. 200, et t. XXII, p. 13 et 14.

14-c Cette maison, qui est vis-à-vis de l'Arsenal, a été habitée depuis 1793 par S. M. Frédéric-Guillaume III, et appartient maintenant à S. A. R. le prince Frédéric-Guillaume de Prusse.

15-a La Reine habita dès lors le château de Schönhausen pendant la belle saison.

17-a Voyez t. XIV, p. XIII, no XXXV, et p. 181-187.

18-a Jeanne-Élisabeth, princesse d'Anhalt-Zerbst. Elle avait avec elle sa fille aînée, depuis impératrice de Russie sous le nom de Catherine II. Voyez, t. XXV, p. XVII et XVIII, et p. 635-648.

18-b Secrétaire des commandements de la reine Élisabeth-Christine.

19-a Louise-Wilhelmine, fille du lieutenant-colonel marquis de Varenne. Voyez t. II, p. 126.

19-b Voyez t. XVI, p. XII, et p. 197-201.

20-a Probablement Guillaume Senning, major du génie, ancien précepteur de Frédéric. Il était né à Berlin en 1677, et y mourut en 1743. Voyez Lettres familières et autres, de M. le baron de Bielfeld, t. I, p. 67.

21-a Voyez t. XVI, p. 407.

24-a Voyez la lettre de Jordan à Frédéric, du 26 avril 1741 (t. XVII, p. 110), où il est déjà parlé d'une conspiration aussi imaginaire que celle dont il est question ici.

25-a La princesse Louise, sœur de la Reine, et femme du Prince de Prusse depuis le 6 janvier 1742.

26-a Madame de Camas devint grande gouvernante de la Reine au mois d'août 1742, et comtesse le 11 du même mois. Voyez t. XI, p. 23, et t. XVIII, p. IV et V, no III, et p. 155-182.

26-b Le Roi, revenant d'Aix-la-Chapelle, arriva à Potsdam le 11 septembre, et se rendit à Berlin le 15.

26-c Voyez t. II, p. 62, 63, 111, 112, 113 et 114; t. III, p. 23 et suivantes, et p. 33; t. XVI, p. 407; t. XXV, p. 645; et ci-dessus, p. 21 et 22.

27-a Le prince Albert de Brunswic, frère de la Reine, né en 1725, fut tué à la bataille de Soor. A cette occasion, Frédéric écrivit à son trésorier privé Fredersdorf, le 2 octobre 1745 : « Der gute brave Wedell ist todt; Albert auch, ist nicht viel verloren. »

27-b Le prince Louis-Ernest de Brunswic, autre frère de la Reine, naquit en 1718, et entra, en 1737, dans l'armée impériale. En 1740, il devint général-major, et en 1743 feld-zeugmestre général. Il était feld-maréchal impérial à l'époque de sa mort, arrivée le 12 mai 1788. Il servit aussi la république des Pays-Bas. A la bataille de Soor, son frère, le célèbre prince Ferdinand (t. IV, p. 177 et 178), le chassa d'une hauteur qu'il devait défendre. Voyez t. III, p. 154.

27-c C'est au sujet de cette lettre glaciale de Frédéric que la Reine écrivait à son frère Ferdinand, le 5 octobre 1745 : « Je suis accoutumée à ses manières, mais cela ne laisse pourtant pas que j'y sois sensible, surtout dans une occasion pareille, où un de mes frères a terminé sa vie dans son service; c'est trop cruel d'avoir ses manières. »

28-a Le 15 juillet 1747, Frédéric, revenant de Stettin, passa par Hohen-Schönhausen, près de Nieder-Schönhausen, où se trouve le château royal occupé alors par la Reine.

29-a 1er août 1747.

29-b Voyez t. XVI, p. V et VI, et p. 7-24.

29-c Marie-Anne, fille du ministre d'État Frédéric-Bogislas de Schwerin, avait épousé, le 17 janvier 1748, le major baron de Lentulus.

29-d Mademoiselle de Tettau se maria, le 1er juin 1748, avec le capitaine de Saldern.

3-a Voyez t. XXII, p. 35.

3-b Le comte de Rudenskjöld, arrivé à Berlin le 9 juin 1739.

3-c Voyez t. XVI, p. 163 et 171.

3-d Voyez t. XIII, p. 10.

3-e Voyez t. XXV, p. III-V, et p. 319-329.

30-a Il s'agit probablement ici de mylord Tyrconnel (ou plutôt Tyrconell), envoyé de France, qui fut présenté au Roi, le 24 mars 1750, à Berlin, où il mourut le 12 mars 1752.

31-a Le 11 janvier 1752. Voyez t. VI, p. V et VI.

32-a Après avoir reçu cette lettre, la Reine fit un testament qu'elle déposa à la chambre de justice (Kammergericht) le 24 mars 1752.

33-a Le 11 juillet 1754, la reine Élisabeth alla voir au château d'Oranienbourg sa sœur la Princesse de Prusse. Voyez Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1754, no 84.

33-b Frédéric était venu à Berlin le 7 août, et il était retourné à Potsdam le lendemain matin.

35-a Voyez t. IV, p. 252. Le Prince de Prusse mourut à son château d'Oranienbourg.

36-a On voit à la fin de l'autographe de cette lettre des traces qui semblent indiquer que le Roi pleurait en l'écrivant.

37-a Il faut probablement lire 20.

38-a Le prince George-Charles-Emile, né à Magdebourg le 30 octobre 1758 et baptisé le 19 novembre suivant, mourut dans la nuit du 15 au 16 février 1759. George II, roi d'Angleterre, était son parrain.

38-b Frédéric écrit à son frère le prince Henri, de Pombsen, 3 novembre 1758 : « Notre belle-sœur vient d'accoucher d'un fils; veuille le ciel qu'il soit plus heureux que ses oncles! »

39-a Ces noms étaient ceux du Prince électoral, fils du Grand Électeur, né à Berlin le 6 février 1655, et mort à Strasbourg le 27 novembre 1674.

39-b Ce mot est presque illisible dans l'autographe. On peut lire Mutskow, Wutskow ou Wulkow. Le 8 août, Frédéric écrivit de Wulkow au comte de Finckenstein. Voyez t. XXV, p. 339.

4-a Le comte de Truchsess-Waldbourg. Voyez t. II, p. 126; t. III, p. 130; t. XVI, p. 89; t. XVII, p. 65; et t. XVIII, p. 159.

4-b Voyez t. XX, p. 125.

4-c Voyez t. VII, p. 37-42.

40-a Voyez t. XII, p. 33.

40-b Voyez t. V, p. 164.

41-a La duchesse Antoinette-Amélie de Brunswic mourut le 6 mars 1762.

42-a Voyez t. XVIII, p. 171; t. XIX, p. 177; et t. XXIV, p. 409.

43-a Voyez t. XIII, p. 104, et t. XXIV, p. 98 et 99.

44-a Morte le 2 juillet 1766.

45-a Voyez t. VI, p. 17, 24 et 25; t. VII, p. 50; t. XIII, p. 17.

45-b Le château de Jasenitz est un ancien couvent situé près de Stettin.

46-a Il y eut de grandes inondations au mois de juillet 1771. A la même époque, les Autrichiens menaçaient de faire la guerre à la Prusse et à la Russie. Voyez t. VI, p. 38 et suivantes, ainsi que la lettre de Frédéric à son frère le prince Henri, du 27 septembre 1771.

46-b La reine de Suède, dont l'anniversaire fut célébré à Berlin le 24 juillet, en présence de la reine Élisabeth.

48-a Le prince Frédéric-Auguste de Brunswic-Oels.

49-a Les Archives royales de Berlin conservent les lettres écrites par la reine Julie-Marie de Danemark à sa sœur la reine de Prusse, du 24 juin 1753 au 2 janvier 1796. M. de Hahnke en a inséré huit dans son ouvrage, Elisabeth Christine, etc., p.433-437.

49-b Érésipèle. Voyez les lettres de Frédéric à son frère Ferdinand, du 24 avril et du 1er mai 1774, et sa lettre à Voltaire, du 19 juin de la même année, t. XXIII, p. 317.

51-a La Reine se rendit à Berlin le 21 juillet.

52-a Cette lettre doit avoir été écrite entre le 13 décembre 1776 et le 23 janvier suivant.

54-a Voyez t. XXIV, p. 359.

55-a Le prince Ferdinand de Brunswic arriva à Sans-Souci le 1er août.

56-a La princesse Louise, veuve du Prince de Prusse, mourut le 13 janvier 1780. Voyez t. IV, p. 252, et t. XXV, p. 168.

56-b La princesse Frédérique. Voyez t. VII, p. 50.

57-a Le duc Charles de Brunswic, mort le 26 mars 1780.

58-a Le prince Ferdinand avait fait un nouveau voyage à Sans-Souci vers le milieu de juillet 1780.

6-a Le 15 août. Voyez t. I, p. 145.

61-a Voyez ci-dessus, p. 27.

62-a Peut-être s'agit-il ici du lieutenant-général de Buddenbrock, mort le 27 novembre 1781. Frédéric avait eu pour lui beaucoup d'estime et d'affection dès sa jeunesse, et particulièrement depuis le temps où il avait vécu à Ruppin (1732) et à Rheinsberg. Voyez t. VI, p. 110 et 111, et t. IX, p. 97.

62-b Voyez t. XXIII, p. 331.

63-a Voyez t. XVI, p. XII et XIII, no XII, et p. 208, 209 et 210.

64-a Elle mourut le 20 octobre 1782.

64-b La princesse Frédérique.

65-a Frédéric, ayant fini ses revues à Cüstrin, à Stargard et à Mockerau, était de retour à Sans-Souci le 13 juin.

68-a Frédéric (VI) parvint à sa majorité le 14 avril 1784. Son père, Christian VII, ne mourut qu'en 1808.

69-a La princesse Frédérique épousa le duc Frédéric d'York à Schönhausen, le 29 septembre 1791. Elle mourut le 6 août 1820.

7-a Frédéric parle de la vie qu'il menait au camp de manœuvres de Pétersdorf.

70-a La princesse Amélie.

71-a Frédéric partit pour la Silésie le 16 août, et revint à Potsdam le 30.

9-a Voyez t. XVI, p. 180, 260, 261 et 410; et t. XVII, p. 60 et 61.

9-b Voyez la lettre de la Princesse royale au roi Frédéric-Guillaume Ier, dans l'ouvrage de M. de Hahnke, Elisabeth Christine, Königin von Preussen. Eine Biographie, p. 392 et 393, no 9.