2. DE LA MÊME.

Potsdam, 14 mars 1732.

Vous me rajeunissez, mon très-cher fils, par vos aimables lettres, et les assurances de votre amitié pour moi me font un tel effet, que je<78> me trouve plus que contente. Quelles obligations ne vous ai-je pas d'adoucir votre absence par mille attentions obligeantes à mon égard, et que ne vous dois-je pas! Aussi, mon cher fils, s'il était possible, vous augmenteriez mon attachement pour vous, s'il n'était à un point qu'il ne peut être égalé. Je suis ravie de voir le commencement de la lettre de madame Brandt; je m'étonne qu'elle a si bien retenu la conversation qu'elle a eue avec le Roi. Les nouvelles de Paris seront pour ce soir, et l'almanach aussi. Il n'y a point de commencement de printemps ici; un ouragan épouvantable fait trembler jusqu'en maison serrée; un froid perçant saisit, et fait chercher la cheminée; tout cela est un préambule de peinture pour cet après-midi, qui sera des plus longs. Je crois pourtant, mon cher fils, avoir bien employé ma journée, puisque j'ai eu la satisfaction de vous assurer que mon cœur est tendrement tout à vous.