12. DE LA REINE-MÈRE.

Berlin, 17 décembre 1745.



Monsieur mon très-cher fils,

Je vous félicite de la bataille que le vieux prince d'Anhalt vient de remporter. Je me flatte, mon cher fils, que cet heureux événement mettra les Saxons à la raison, et les empêchera de faire des rodomontades. Il est à souhaiter que la paix s'ensuive; mais je doute que le comte de Brühl se rendra à la raison. Du moins sera-t-il en état de ne plus faire de mal. Je me réjouis véritablement du bonheur que j'aurai, mon cher fils, de vous revoir; c'est tout ce que je souhaite. Je serai alors plus que contente, et j'espère que je pourrai jouir longtemps de votre présence. Il me sera bien doux de pouvoir vous assurer de toute ma tendresse, et du parfait attachement avec lequel je suis, etc.