22. AU MÊME.

Bunzelwitz, 24 septembre 1761.



Mon cher frère,

Votre lettre du mois passé ne m'a été rendue que ce moment. Nous avons été environnés d'une multitude d'ennemis, qui s'est dissipée comme le brouillard. Vous saurez sans doute tous les avantages que le général Platen a eus, tous les magasins qu'il a ruinés, et tous les prisonniers qu'il a faits sur les Russes. Ceci a obligé Buturlin à retourner en Pologne, et, faute de vivres, il sera contraint de passer la Vistule, de sorte que nous n'avons pour cette année aucune invasion à craindre de la part de ces barbares. Notre campagne de Silésie se terminera heureusement, selon toutes les apparences; mais il faudra encore penser et s'arranger pour celle de l'année qui vient. Vous me faites plaisir de me mander que la santé de ma sœur commence à s'amender. Je fais des vœux pour que cela continue. Cependant<628> je crois que si elle continue l'exercice, et qu'elle observe un bon régime, elle se rétablira entièrement. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous assurant de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, etc.