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177. A LA MÊME.

Berlin, 8 décembre 1746.



Ma chère sœur,

Je suis bien aise de savoir votre santé remise à présent. Il faut espérer que la dissipation achèvera de vous guérir. Il a passé par ici un émissaire de Danemark qui va à Dresde, à Baireuth et à Brunswic, pour enrôler des musiciens pour Copenhague. Je vous avertis de son dessein, pour qu'il ne vous enlève pas vos sujets, ma chère sœur. On dit que ce nouveau roi aime le plaisir, et qu'il prend en tout le contre-pied de Christian son père. Je me recommande à la continuation de votre précieuse amitié, vous priant de me croire avec une estime pleine de tendresse, ma chère sœur, etc.

178. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Le 25 (sic) décembre 1746.



Mon très-cher frère,

Je ne saurais vous exprimer quelle joie m'ont causée vos deux dernières lettres, aussi bien que la belle pièce d'étoffe que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer. Je regarde l'une et l'autre comme une marque de votre amitié, et j'y suis si sensible, que je puis dire avoir ressenti en cette occasion toute la force de celle que j'ai pour vous. Soyez persuadé, mon très-cher frère, de ma parfaite reconnaissance, et que je m'efforcerai de mériter de plus en plus vos bontés. Elles seules ont fait le bonheur de ma vie pendant un temps; leur perte m'a causé un si violent chagrin, que je m'en ressens encore; mais je