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14. A LA MÊME.

Nuremberg, 3 juillet 1734.



Ma très-chère sœur,

Il me serait impossible de partir d'ici sans vous marquer, ma très-chère sœur, la très-vive reconnaissance que je vous ai de toutes les marques de grâce que vous m'avez témoignées au Weiherhaus. La plus grande de toutes celles que vous pouviez me faire était de me procurer la satisfaction de vous faire ma cour.a Je vous demande millions de pardons de vous avoir incommodée, ma très-chère sœur, comme je l'ai fait; mais, en vérité, je n'en pouvais pas mais, car vous savez suffisamment mes tristes circonstances. J'ai oublié de vous donner la ci-jointe, à cause de la grande joie que j'avais de vous faire ma cour. Je vous supplie de m'écrire souvent des nouvelles de votre santé, et de bien questionner les médecins s'il ne serait pas possible que vous eussiez des vers; sinon, je crois que le lait de chèvre vous ferait grand bien. Adieu, mon incomparable et chère sœur. Je suis toujours le même, et le resterai jusqu'à ma mort, c'est-à-dire que je me dis avec tout le respect imaginable et une tendresse sans bornes, ma très-chère sœur, etc.

J'ai bien bu mille fois à votre chère santé; que Dieu la bénisse!


a Voyez, sur cette entrevue, les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 184-187.