<209>Madame de Kannenberga a été hier chez moi, à Sans-Souci, et nous avons beaucoup parlé de vous, ma chère sœur; vous étiez en trop bonnes mains pour avoir la moindre chose à craindre. Je voudrais que vous eussiez été témoin de nos discours. Votre courrier fait l'affairé; il dit qu'il lui faut ma lettre à l'instant, et qu'il est dans l'obligation de partir sur-le-champ. Je ne m'étonne pas de son empressement pour retrouver une maîtresse comme la sienne; je serais surpris si quelques-uns de ceux qui vous servent pensaient autrement. Je vous embrasse mille fois, ma chère sœur, vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse et l'estime la plus distinguée, etc.

Lorsque vous aurez reçu la dot de ma nièce,b faites-moi le plaisir de m'en envoyer une quittance.

212. A LA MÊME.

Potsdam, 28 août 1748.



Ma très-chère sœur,

J'ai eu la satisfaction de recevoir deux de vos chères lettres presque à la fois. Je vous avoue, ma très-chère sœur, que je souffre véritablement de ne. pouvoir pas vous rendre mes devoirs à la noce de votre fille unique. Si j'avais pu un tant soit peu accommoder mon empressement aux circonstances où je me trouve présentement, je n'aurais pas manqué de me rendre à Baireuth; mais, d'un côté, les


a Voyez t. I, p. XIV, et ci-dessus, p. 57

b Vingt mille écus.