<308> assez ennuyeux. J'espère que vers la fin de ce mois vous serez de retour de votre grand voyage, et que vous pourrez alors vous reposer sur vos lauriers. Ce rapprochement amoindrira en quelque façon la longueur de l'absence, et je croirai au moins de vous voir à moitié ici. Adieu, ma chère sœur; ménagez bien votre santé, et rendez-moi la justice de me croire avec la plus parfaite tendresse, ma très-chère sœur, etc.

301. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

(Baireuth) 22 août 1755.



Mon très-cher frère,

La joie que m'a causée, mon très-cher frère, votre convalescence a égalé la douleur où votre état m'avait plongée. Stefanino a eu l'esprit de m'assurer que vous étiez rétabli; cette nouvelle m'a transportée de l'enfer en paradis. Le retour du courrier a achevé de me tranquilliser. Si mon incertitude avait continué, je serais morte. Je frémis encore en pensant au danger que vous avez couru.a Il faut que la chute ait été terrible, puisque vous avez perdu deux dents. J'espère que cet accident ne nuira point à votre embouchure. Je m'y intéresse pour vous et pour moi; vous seriez privé d'un plaisir qui vous a causé bien des peines, et moi de celui de vous entendre. Je suis trop heureuse d'avoir quelque chose en mon pouvoir qui puisse vous divertir et amuser. Stefanino acquerra un grand mérite de plus chez moi, puisqu'il a ce bonheur. Il sera toujours à vos ordres, comme tout ce qui est à moi, et moi-même.


a Frédéric était tombé de cheval le 28 juillet. Voyez t. XXV, p. 303, et t. XXVI, p. 183 et 615.