<401> que, étant à présent moins éloigné de vous qu'auparavant, j'aurai bientôt le plaisir de vous embrasser. Il est vrai que l'indisposition de la princesse votre chère fille le doit retarder quelque temps; c'est ce dont je suis fort fâché, en vous assurant de ma tendre compassion; mais comme je ne cesse de faire les vœux du monde les plus ardents pour la prompte convalescence, j'espère que le bon Dieu nous l'accordera dans peu. Je suis avec une très-sincère amitié, etc.

Je vous prie pour l'amour de Dieu d'être raisonnable, ma chère sœur, et de ne point copier votre Margrave dans ses mauvais procédés envers des voisins;a il faut vivre en paix avec tout le monde.

F.

4. A LA MÊME.

Potsdam, 21 juillet 1742.



Madame ma sœur,

Je viens de voir par votre lettre que vous continuez à me presser sur le démêlé que votre époux juge à propos d'avoir avec son voisin. Comme je vous ai déjà marqué ce que je pense sur cette querelle, vous comprendrez aisément qu'une correspondance ultérieure sur une matière si peu agréable ne saurait être à mon goût. Ainsi vous agréerez, s'il vous plaît, que je vous conseille en frère de vous tenir en repos et de montrer envers les gentilshommes de votre voisinage un comportement doux et pacifique, en oubliant tout à fait ce qui s'est passé. Cette conduite vous sera infiniment avantageuse, et elle


a Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. III, p. 526 et 527, nos 1 et 2.