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1. DE LA PRINCESSE AMÉLIE.

Potsdam, 24 avril 1738.



Mon très-cher frère,

Le reproche que vous avez eu la bonté de me faire à l'égard de ma paresse aurait été plus tôt exécuté, si je n'avais craint, mon cher frère, que ce pot pourri ne vous eût incommodé. Je vois bien, mon cher frère, que votre âme, qui est si guerrière, vous a fait oublier la musique, et le tact, et la cantate que vous m'avez fait l'honneur de me promettre. Je vous assure, mon cher frère, que je me donne toutes les peines du monde pour bien savoir ce que vous m'avez appris; mais mon gosier a été si impertinent, que je n'ai pas pu chanter; sans cela, vous pouvez être persuadé, mon cher frère, que je ne ferais que toute ma vie chanter vos louanges, étant,

Mon très-cher frère,

Votre très-humble et très-soumise
sœur et servante,
Amélie.

2. DES PRINCESSES AMÉLIE ET ULRIQUE.

Le 1er mars 1743.



Mon très-cher frère,

Je ne sais si ce n'est pas trop hardi d'importuner Votre Majesté sur des affaires particulières; mais la grande confiance que nous avons,