<71>J'ai trouvé le Roi plus mal que je n'ai cru; il n'a point la goutte, mais ce sont des maux tout différents.

Adieu, ma très-chère sœur; conservez-moi votre précieuse amitié, et soyez persuadée de l'estime et de la tendresse avec laquelle je suis inviolablement, ma très-chère sœur, etc.

62. A LA MÊME.

Ruppin, 11 avril 1739.



Ma très-chère sœur,

J e suis très-mortifié de ce que votre santé est encore si languissante. Pour l'amour de Dieu, faites donc résoudre votre margrave d'envoyer ces deux hommes de sa garde au Roi, afin que vous ayez Superville.a C'est, je vous le jure, le seul moyen de réussir; car personne n'a le crédit de vous secourir, si la médiation des grands hommes ne s'y interpose. On ne doit point perdre de temps; les moments sont précieux, et votre personne inestimable. Suivez mon conseil, je vous en supplie, et ne fondez pas trop d'espérances sur le Danemark, car ces choses sont trompeuses.

Je ne cesserai point encore de vous mander des mortalités : le ministre Viebahn vient de crever, le général Goltz en a fait autant, et l'on croit que le maréchal Borcke le suivra dans peu. Si M. de Grumbkow ne m'avait jamais fait de mal, je pourrais lui faire une épitaphe; mais tout ce que je pourrais en dire sentirait trop la prévention, et d'ailleurs je crois que ce serait trop d'honneur. Mais pour


a Voyez les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 278.