<80>qu'un qui vous parle tout à fait sincèrement. Vous suppliant de me croire avec toute la tendresse et l'estime imaginable, ma très-chère sœur, etc.

69. A LA MÊME.

Remusberg, 4 octobre 1739.



Ma très-chère sœur,

Je suis bien fâché de vous voir encore inquiète sur le sujet de l'indigne Meermann. J'ai à vous prier de trois choses : la première est de vous tranquilliser tout à fait, car j'ai paré presque tout le mal que ce coquin vous a voulu faire, en disant qu'il était piqué de ce que le Margrave ne voulait pas se laisser gouverner par lui; en second lieu, de continuer votre voyage de Montpellier pour le rétablissement de votre santé; il y aurait, si j'ose vous le dire, trop de faiblesse à le rompre si légèrement, et sans que j'en aperçoive une raison valable. Ainsi je vous supplie de le poursuivre; je vous réponds et du Roi, et de la Reine; ce n'est sûrement pas ce qui doit vous arrêter. En troisième lieu, je vous supplie par tout ce qu'il y a de plus sacré, et par notre ancienne amitié, de punir Meermann. Il le faut absolument; vous ne le rendez pas malheureux, mais c'est son infâme caractère, sa maudite calomnie qui lui attirent une juste punition. L'indulgence, en ces cas, est une faiblesse, et j'admire votre bonté de vouloir nourrir cet aspic dans votre sein, qui ne demande pas mieux que de vous donner quelques morsures. II vous faut absolument résoudre à punir ce coquin, et je ne vous laisserai aucun repos avant que vous me l'ayez promis. Avec cela, permettez-moi de vous dire