97. A LA MÊME.

Ruppin, 8 octobre 1740.



Ma très-chère sœur,

Tous les moments qui me rapprochent de vous me font un plaisir sensible; j'attends cet heureux jour avec un empressement extrême,<106> et je ne désire que de vous rendre agréable le séjour de Berlin. S'il vous est commode, ma très-chère sœur, de passer une nuit à Potsdam, j'aurai le plaisir de vous y recevoir. Oserais-je aussi vous prier de donner ordre à votre décorateur de venir à Berlin? Je le prendrai volontiers, et vous en pourrez toujours disposer de même toutes fois et quantes vous l'ordonnerez. J'espère que la chère Frédérique1_106-a se remettra bientôt, et que nous la verrons à Berlin avec toute sa belle humeur.

Vous vous intéressez trop tendrement à ma santé; non, ma chère sœur, je ne prends ni quinquina1_106-b ni fébrifuge; je ne me sers que de remèdes très-innocents, et j'aperçois que la fièvre diminue beaucoup, de sorte que je puis espérer de n'être plus fiévreux en vous recevant. Adieu, ma très-chère sœur; j'espère que vous ne douterez jamais de la tendresse et de l'estime avec laquelle je suis, etc.

Mille amitiés au bon Margrave.


1_106-a La princesse Frédérique, fille de la Margrave et l'unique fruit de son mariage, était née le 30 août 1732. Voyez ci-dessus, p. 7-9, numéros 5 et 6.

1_106-b Voyez t. II, p. 60, et les Mémoires, t. II, p. 302.