8. DE LA MÊME.

Stockholm, 23 décembre (nouv. st.) 1746.



Mon très-cher frère,

Ce n'est pas sans une peine infinie que je me vois obligée par le dérangement de mes affaires et par les dépenses occasionnées pour le soutien du parti de vous supplier, mon cher frère, pour le payement des trente mille écus que feu le Roi m'a laissés en testament, de même qu'à mes autres sœurs.1_422-a Vous aurez la grâce de vous ressouvenir, mon cher frère, que, pendant tout le temps que la guerre a duré, je n'en ai jamais parlé, et j'ose vous assurer que ce n'est que la dernière extrémité qui m'y oblige. Mais les dépenses excessives que j'ai été obligée de faire cet été, pendant le voyage que le Prince royal a fait pour les revues, m'ont mise dans une nécessité indispensable d'avoir recours à votre justice. J'ose me flatter, mon cher frère, que, m'étant adressée directement à vous, vous ne le prendrez pas en mauvaise part, et que cette démarche ne diminuera point les bontés que vous<423> m'avez toujours témoignées. Soyez persuadé, mon cher frère, que plutôt je renoncerai à tout que de perdre votre amitié, rien au inonde ne pouvant m'être plus cher. Je me flatte, mon cher frère, que vous serez persuadé de ces sentiments et de rattachement inviolable avec lequel je ne cesserai d'être toute ma vie, etc.


1_422-a Voyez ci-dessus, p. 370, 405 et 406.