<26> vous vous souviendrez sans doute de ce qui s'est pratiqué à l'égard du feu margrave votre père, qui, se contentant de son rang, n'a jamais prétendu à celui de feld-maréchal, où il a vu passer tranquillement et sans s'émouvoir d'autres honnêtes gens. Je me flatte donc que vous voudrez bien vous prêter à ce que la coutume a introduit,a et me rendre la justice d'être persuadé des sentiments d'estime avec lesquels je serai invariablement, mon cousin, etc.

16. AU MÊME.

Potsdam, 31 janvier 1752.



Mon cousin,

Les sentiments de zèle et de dévouement que vous avez encore bien voulu me marquer par votre lettre du 29 de ce mois m'ont été des plus agréables. J'en ai des preuves trop éclatantes pour pouvoir douter de leur sincérité. Je reconnais parfaitement toutes les obligations que je vous ai des services distingués que vous m'avez rendus dans


a Cette coutume subsiste encore. Les généraux de Gneisenau et de Zieten, nommés feld-maréchaux en 1825 et en 1839, ont passé devant les princes Henri, Guillaume et Auguste de Prusse, dont les brevets de généraux de cavalerie ou d'infanterie étaient de plus ancienne date. De même les généraux de Müffling, de Boyen et de Knesebeck, nommés feld-maréchaux en 1847, ont passé devant le prince Guillaume, général de cavalerie depuis le a avril 1814, et inhumé, le 2 octobre 1851, par ordre spécial de Sa Majesté le Roi, avec les honneurs qu'on rend aux feld-maréchaux, comme le prince Auguste l'avait été le 29 juillet 1843. Frédéric lui-même se refusa en 1766, par égard pour son frère Henri, le plaisir de créer feld-maréchaux les généraux baron Fouqué et duc Auguste-Guillaume de Bevern (J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse mit seinen Verwandten und Freunden, p. 337 et 338); et cette considération l'empêcha aussi de conférer à Seydlitz et à Zieten la première dignité militaire. Frédéric-Guillaume Il n'eut pas les mêmes égards pour le prince Henri, et il donna, en 1787, le grade de feld-maréchal au duc régnant de Brunswic, mort en 1806.