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MARCHES.

Il faut savoir pourquoi l'on marche, où l'on marche, et à quoi aboutira ce mouvement. On ne doit remuer une armée que par de bonnes raisons; les marches forcées sont des témoins tacites de ce que le général s'est laissé leurrer par son antagoniste, sans quoi il ne serait pas obligé de courir pour regagner de vitesse le temps que l'autre lui a dérobé. Dans toutes les marches, il faut une bonne avant-garde qui éclaire la marche. Le nombre de colonnes se règle sur le nombre des chemins, qu'on a fait soigneusement reconnaître. La cavalerie ne doit point traverser des bois; c'est, en cas qu'elle en trouve sur son chemin, à quelques bataillons d'infanterie qu'on donne à cette colonne de l'escorter. Les hussards doivent être à l'avant-garde, sur les flancs de l'armée, et à l'arrière-garde, si l'on est éloigné de l'ennemi. Le bagage doit avoir la colonne du milieu de l'armée, couvert par une bonne arrière - garde. L'avant - garde ne doit précéder l'armée que d'un quart de mille; si l'on est près de l'ennemi, de douze cents pas seulement.

CAMPEMENTS.

Les camps doivent être adaptés au but que l'on se propose de remplir. Un camp d'assemblée ne demande pas de grandes précautions; les autres sont offensifs ou défensifs. Les offensifs, qui sont dans un terrain où l'on attend un ennemi pour y livrer bataille, sont encore d'un genre très - différent entre eux. La règle générale est que les ailes soient bien appuyées. Si c'est un terrain où l'on sait que l'ennemi doit venir, et qu'on l'y attende, il faut, si l'on est en force égale, choisir une plaine où la cavalerie puisse agir librement, ce qui