<122>rage, ou bien faire un détachement si considérable, que le général et les fourrageurs se verraient obligés de retourner les mains vides ou de combattre avec le plus grand désavantage. C'est alors que tous les fourrages qui se font au delà d'un mille de l'armée sont très-dangereux.

COMBATS ET BATAILLES.

Les combats sont des affaires qui s'engagent de petit corps à petit corps, ou bien lorsqu'il n'y a qu'une partie de l'armée qui attaque ou se défend; les batailles sont des actions générales où tout s'engage également des deux parts. Dans toutes les occasions où il est question d'attaquer l'ennemi, la manière dont on doit combattre dépend du terrain et des avantages que l'ennemi a l'habileté de se donner. Tout ce qui est attaque de poste est d'ordinaire combat. Un ennemi qui veut éviter le combat cherche ses avantages dans un terrain de difficile abord, coupé de ravins, de chemins creux, rétréci par des rivières ou par des bois; il se campe sur le sommet des montagnes ou des hauteurs, il garnit des villages, il fait des batteries, il fortifie son terrain par sa disposition, il place chaque arme dans le lieu qui leur est propre, il fortifie son infanterie du secours de sa cavalerie et sa cavalerie de celui de son infanterie, il se couvre de chevaux de frise, de redoutes, de retranchements. Tous ces cas différents, adaptés à d'autres terrains, exigent d'autres dispositions de celui qui attaque. Le terrain est le premier oracle que l'on doit consulter, après quoi on peut deviner la disposition de l'ennemi par la connaissance que l'on a des règles de la guerre, qui font juger de son ordonnance et des ruses et précautions qu'il a prises, pour prendre ses mesures en conséquence. Comme il est impossible que la parole fasse d'aussi fortes impressions sur l'esprit que le dessin, qui représente tout à coup