<125>Par la position de l'ennemi on voit (plan Ier) qu'il a rétréci son front, ce qui en rend l'attaque difficile, à cause que, en débouchant de cette trouée, il faut attaquer avec une tête toute une ligne formée; d'ailleurs, on doit supposer certainement que l'ennemi aura farci le bois de troupes légères d'infanterie. La disposition qu'il faut faire pour l'attaque de ce poste est de se former devant le bois, l'infanterie en première ligne, la cavalerie en seconde; de tirer un corps de douze bataillons pour se rendre maître du bois; de faire des ponts à droite pour pouvoir faire passer la rivière à quelque infanterie avec du canon; après s'être rendu maître du bois, de faire marcher autant d'infanterie que l'on peut pour border le bois; de former une grosse aile de cavalerie entre la rivière et le bois; de refuser la droite et d'attaquer avec la gauche la droite de l'ennemi, pour la prendre en flanc, etc.

Ce terrain dans lequel je suppose que l'ennemi s'est mis (plan II) est très-fort par son assiette. Si l'on pouvait éviter de l'y attaquer, ce serait mon avis; mais s'il y a nécessité absolue de le faire, voici le moyen d'y parvenir. Il faut que ce soit la gauche sur laquelle roule tout le combat, à cause que la droite de l'ennemi est la moins fortifiée. C'est à la cavalerie à faire l'effort de ce côté-là par une grande attaque, en s'appuyant au marais; la droite doit rester hors de la portée du mousquet, pour ne point souffrir inutilement. Le chemin creux, étant très-profond, sert de bornes aux deux armées. Si l'attaque de la cavalerie réussit, on peut marcher avec l'infanterie par la gauche, tourner la droite de l'ennemi et la prendre en flanc. Si l'on attaquait par la droite, on engagerait une affaire meurtrière, incertaine, et où l'on pourrait perdre prodigieusement de monde. Cependant je ferais faire une batterie de mortiers vis-à-vis de la batterie de la droite de l'ennemi qui flanque la cavalerie, pour la faire taire, comme l'on voit par le dessin ci-dessus; car je suppose que le chemin creux de l'ennemi se perd vers sa droite; j'ai même mis