<81>aller au-devant de l'ennemi.a Mais supposons pour un moment qu'on voulût se retrancher; en ce cas, je propose la façon la plus avantageuse de le faire. On occupe un petit terrain, pour qu'on puisse le garnir de bataillons contigus et se ménager encore deux ou trois grosses réserves d'infanterie, pour les porter dans la bataille, du côté où l'ennemi fait ses efforts; on borde le parapet de bataillons; on place les réserves derrière et de sorte qu'elles sont également à portée de tous côtés. La cavalerie est derrière ces réserves, rangée sur une seule ligne. Il faut bien appuyer le retranchement. S'il l'est à une rivière, on continue le fossé du retranchement aussi loin que l'on peut dans la rivière, pour ne point être tourné; s'il l'est à un bois, on fait de ce côté-là un recoude au retranchement et un abatis le plus épais que l'on peut en avant; on flanque les redans le mieux que l'on peut, on fait le fossé extrêmement large et profond, l'on perfectionne les ouvrages tous les jours, soit en fortifiant les parapets, en fraisant les bermes, en palissadant ou en faisant des trous de loup, ou en l'entourant de chevaux de frise. Votre plus grand avantage dépend du choix du lieu et de certaines règles de fortification qu'il faut observer : 1o obliger l'ennemi à vous attaquer par un petit front; 2o et le réduire à des points d'attaque capitaux. Pour mieux expliquer mon idée, voyez le plan II. Le devant du terrain est rétréci par l'abatis et la rivière, et vous présentez à l'attaquant un front qui le déborde. Il ne saurait attaquer votre droite, à cause qu'il aurait la batterie de l'autre côté de la rivière en flanc et la redoute du centre à dos. Il n'a donc aucune autre attaque que celle de la redoute du centre, et il faut encore qu'il l'attaque du côté de l'abatis. Comme vous vous attendez à cette attaque, cette redoute est le mieux fortifié de tous les autres ouvrages, et, n'ayant qu'un objet à défendre, votre attention n'est distraite par rien d'autre.

Le numéro III présente un autre plan de retranchement. Ce sont


a Ce passage rappelle ce que le Roi dit du camp de Bunzelwitz, t. V, p. 135 et suivantes.