<III>Le corps de cet ouvrage, formant trois cahiers, est écrit en entier de la main du Roi. Un quatrième et un cinquième cahier, copiés par un secrétaire, contiennent la Correspondance de main propre de Sa Majesté le Roi avec Sa Majesté l'Empereur, en 1778, et la Correspondance de main propre de Sa Majesté le Roi avec Sa Majesté l'Impératrice-Reine, en 1778. Le texte que nous donnons de ces correspondances est vérifié sur les minutes des lettres ou sur les originaux, que l'on conserve aux archives royales.
L'autographe de Frédéric est très-serré, net et bien lisible, comme l'ouvrage sur la guerre de sept ans. Jl y a peu de corrections, çà et là seulement un mot rayé ou quelques expressions intercalées et mises au-dessus de la ligne.
Nous n'avons pas osé toucher aux dates différentes, 1775 et 1774, que l'Auteur a ajoutées au titre et au premier chapitre du premier ouvrage, par la raison que, dans les deux rédactions de ces mémoires, il a conduit en effet l'exposé des affaires de Pologne jusqu'au moment où il a écrit, en février 1775, année qui se trouve aussi indiquée à la marge, tandis que pour la politique en général il s'arrête en 1774, pour la reprendre à la même année dans le second ouvrage.
Les archives royales du Cabinet possèdent (Caisse 365, D) une copie faite sur l'autographe du Roi lorsqu'il fut complet. Cette copie, dont la reliure porte le titre suivant : MS. de l'Histoire de mon temps, depuis 1763-1779, a été préparée pour l'impression par le comte de Hertzberg, qui a procédé aussi arbitrairement ici que pour l'Histoire de mon temps proprement dite et pour l'Histoire de la guerre de sept ans. Cela résulte aussi d'une lettre de ce ministre d'État au roi Frédéric-Guillaume II, du 30 janvier 1788. En voici le commencement et la partie principale : « Le libraire Decker vient d'achever l'impression de l'Histoire de mon temps du feu roi. Comme il ne veut la publier qu'à la Saint-Michel, quand tous les Œuvres posthumes du feu roi seront imprimés, afin d'en empêcher la contrefaction, je crois faire plaisir à Votre Majesté en lui envoyant les feuilles qui contiennent l'histoire de la dernière guerre de Bavière. J'y ai trouvé avec le plus grand plaisir que le feu roi a rendu justice aux manœuvres de Votre Majesté, dans les endroits que j'ai marqués. Il a relevé, d'un autre côté, la faute qu'il attribue au prince Henri d'avoir commis dans cette campagne, comme Votre Majesté daignera le voir par les passages que j'ai soulignés dans le manuscrit original »