<131> par les histoires anciennes; il finira par les histoires modernes. Il n'omettra aucun peuple dans cette suite de siècles : il n'oubliera ni les Chinois, ni les Russes, ni la Pologne, ni le Nord, comme il est arrivé à M. Bossuet dans son ouvrage, d'ailleurs très-estimable. Notre professeur s'appliquera surtout à l'histoire d'Allemagne, comme la plus intéressante pour les Allemands; il se gardera cependant de s'enfoncer trop avant dans l'obscurité des origines, sur lesquelles les documents nous manquent, et qui, au demeurant, sont des connaissances assez inutiles. Il parcourra, sans s'appesantir, le neuvième, le dixième, le onzième, le douzième siècle; il s'étendra davantage sur le treizième siècle, où l'histoire commence à devenir plus intéressante. A mesure qu'il avance, il entrera dans de plus grands détails, parce que ces faits sont liés davantage à l'histoire de nos jours; il s'arrêtera plus particulièrement sur les événements qui ont eu des suites que sur ceux qui sont morts sans postérité, si j'ose m'exprimer ainsi. Le professeur remarquera l'origine des droits, des usages, des lois; il fera connaître à quelles occasions elles se sont établies dans l'Empire. Il faut qu'il marque l'époque où les villes impériales devinrent libres, et quels furent leurs priviléges; comment se forma la Hanse, ou la ligue des villes hanséatiques; comment les évêques et les abbés devinrent souverains; il expliquera de son mieux comment les électeurs acquirent le droit d'élire les Empereurs. Les différentes formes dont la justice a été administrée dans cette suite de siècles, ne doivent pas être omises. Mais c'est surtout depuis Charles-Quint que M. le professeur fera le plus d'usage de son discernement et de son habileté : depuis cette époque, tout devient intéressant et mémorable. Il s'appliquera à débrouiller de son mieux les causes des grands événements; indifférent pour les personnes, il louera les belles actions de ceux qui se sont illustrés, et il blâmera les fautes de ceux qui en ont commis.

Voilà enfin les troubles de la religion qui commencent; le professeur traitera cette partie en philosophe. Viennent ensuite les guerres