<39> de voir l'Italie, afin d'étudier jusque dans ses ruines les règles de son art. Il fit ce voyage l'année 1738.a Il admira le coloris de l'école vénitienne, le dessin de l'école romaine; il vit tous les tableaux des grands maîtres : mais de tous les peintres d'Italie il ne trouva que Solimène digne de ceux qui, sous les Léon X, avaient illustré leur patrie. Il trouvait plus de majesté dans l'architecture ancienne que dans celle des modernes; il admirait la fastueuse basilique de Saint-Pierre, sans cependant s'aveugler sur ses défauts, remarquant que les différents architectes qui y ont travaillé, se sont écartés à tort du premier dessin qu'en a l'ait Michel-Ange. M. de Knobelsdorff revint ainsi à Berlin, enrichi des trésors de l'Italie, affermi dans ses principes d'architecture, et confirmé, par son expérience, dans les préjugés favorables qu'il avait pour le coloris de M. Pesne. A son retour, il fit le portrait du feu roi, du Prince royal, et beaucoup d'autres, qui auraient fait la réputation d'un homme qui n'aurait été que peintre.

En 1740, après la mort de Frédéric-Guillaume, le Roi lui confia la surintendance des bâtiments et jardins. M. de Knobelsdorff s'appliqua d'abord à orner le parc de Berlin : il en fit un endroit délicieux par la variété des allées, des palissades, des salons, et par le mélange agréable que produisent à la vue les nuances des feuilles de tant d'arbres différents; il embellit le parc par des statues et par la conduite de quelques ruisseaux; de sorte qu'il fournit aux habitants de cette capitale une promenade commode et ornée, où les raffinements de l'art ne se présentent que sous les attraits champêtres de la nature.

M. de Knobelsdorff, non content d'avoir vu en Italie ce que les arts y furent autrefois, voulut les considérer dans un pays où ils fleurissent actuellement; il obtint la permission de faire le voyage de France.b Il ne s'écarta pas de son objet pendant le temps qu'il y fut.


a En 1736. Le 5 mai 1737, Frédéric annonçait à son père que le capitaine Knobelsdorff était de retour à Ruppin.

b En automne 1740.