<III> avec les autres ouvrages de ce genre. Formey l'a placé dans la Correspondance de Frédéric avec Duhan, p. 19, à la suite de celui qu'il avait composé de son côté. Le rapprochement des deux écrits avait pour but de montrer le parti que le Roi avait tiré du travail de Formey sur le même sujet. C'est dans une intention semblable que ce savant a réimprimé son Éloge de Jordan à la page 46 du t. I de ses Souvenirs d'un citoyen. A Berlin, 1789. Il dit, p. 45, qu'il avait prié M. Darget de mettre le manuscrit de cet Éloge sous les yeux du Roi; puis il ajoute, sous le texte, la note suivante : « Le Roi garda mon manuscrit pour se servir des dates et du fil historique des faits; après quoi il donna carrière à son imagination. » Formey dit aussi, dans l'Introduction de la Correspondance de Frédéric avec Duhan, que son Éloge du baron de Knobelsdorff avait été approuvé par le Roi, et que ce prince, néanmoins, en avait lui-même fait un autre.

On voit, par le mouvement oratoire qui règne dans l'Éloge du prince Henri, combien l'Auteur connaissait les grands orateurs sacrés de la France, et particulièrement Bossuet.

On a souvent attribué au Roi et inséré dans ses ouvrages authentiques l'Éloge de son ami intime le colonel Didier baron de Keyserlingk, et celui de Gaspard-Guillaume de Borcke, ministre d'État; mais ils sont du président de Maupertuis, ainsi que Formey l'atteste dans l'Histoire de l'Académie royale des sciences et belles-lettres. (Seconde édition) A Berlin, 1752, in-4, p. 318.

Nous avons suivi dans notre édition, pour les Éloges de Jordan et de Goltz, le texte des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci; pour les Éloges de Duhan, de La Mettrie, de Stille et de Knobelsdorff, celui des Mémoires de l'Académie des sciences. Quant aux Éloges du prince Henri et de Voltaire, nous ne faisons que reproduire le texte des éditions originales ci-dessus mentionnées.

La plupart des éditeurs des Œuvres de Voltaire ont cru honorer leur auteur en donnant l'Éloge que Frédéric avait consacré à sa mémoire. M. Beuchot l'a également placé dans la sienne (t. I, p. 5), en y ajoutant, comme les éditeurs de Kehl, l'Éloge de Voltaire par M. de La Harpe, dont l'auteur avait lu des fragments dans la séance de l'Académie française du 20 décembre 1779.