<XIII>Les Œuvres de Frédéric, publiées du vivant de l'Auteur, t. II, p. 239-270, donnent encore comme ouvrage du Roi un

DISCOURS SUR LA GUERRE,

pièce de l'authenticité de laquelle nous avions toujours douté. Une circonstance ajoutait à notre incertitude : c'est qu'il nous avait été impossible de découvrir dans la correspondance de Frédéric aucun témoignage qui s'y rapportât. Enfin, nous avons eu le bonheur de trouver dans la Gazette littéraire de Berlin. A Berlin, 1766, in-4, t. II, p. 34-36, un article sur cet ouvrage, par Joseph Du Fresne de Franchoille, conseiller aulique, membre de l'Académie royale des sciences et belles-lettres, et rédacteur de ce journal. M. de Francheville intercale dans sa critique l'Avertissement et trois passages de l'écrit anonyme, et déclare enfin positivement que c'est le prince Guillaume-Adolphe de Brunswic-Lünebourg qui est l'auteur du Discours sur la guerre, publié chez Samuel Pitra, libraire privilégié du Roi. A Berlin, 1765, trente-huit pages in-8, avec titre gravé. Il avait déjà donné dans la feuille XI de sa Gazette littéraire de Berlin (lundi 11 juin 1764) un article sur la première édition du Discours, ouvrage qui parut d'abord sous le titre d'Éloge de la guerre. A Königsberg dans la Nouvelle-Marche, 1764, vingt-huit pages in-4. Cette édition s'annonce elle-même au lecteur comme les prémices d'un jeune homme, qui demande modestement qu'on ait de l'indulgence pour son ouvrage.

M. de Francheville, qui connaissait à fond la littérature de son temps, avait été chargé par Voltaire, en 1751, de soigner la première édition du Siècle de Louis XIV, et par Frédéric le Grand de surveiller l'impression des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, ainsi que de l'Extrait tiré des Commentaires du chevalier Folard sur l'Histoire de Polybe. Voyez Œuvres de Voltaire, édition Beuchot, t. XX, p. 542, et t. LV, p. 699; Correspondance entre Frédéric II et le marquis d'Argens, A Königsberg, 1798, t. I, p. 48; et Friedrich der Grosse als Schriftsteller, par J.-D.-E Preuss, p. 252.

Il existe encore deux autorités très-respectables en faveur de notre conviction relativement au véritable auteur du Discours sur la guerre. Ce sont les Nouveaux Mémoires de l'Académie royale des sciences et belles-lettres. Année 1771; et l'abbé Denina, La Prusse littéraire sous Frédéric II. A Berlin, 1790, t. I, p. 300 (Article Guillaume-Adolphe, prince de Brunswic). Le premier de ces recueils ren-