<23>De Newton, de l'astronomie,
De peinture et de poésie,
D'histoire et de l'antiquité,
Des heureux talents, du génie
De la Grèce et de l'Italie,
D'amour, de vers, de volupté;
Et, pleins d'une douce folie
Qui dissipe la gravité,
Et qui fait fuir l'austérité,
La langue, que le vin délie,
Quoique vive, toujours polie,
Nous prodigue avec liberté
Le feu d'une aimable saillie;
Et, dans ce séjour écarté,
Libre de l'importunité
D'un sot, d'un fat, d'un parasite,
Je vois habiter dans ma suite
La tendre et sincère amitié.
Jamais dans notre sanctuaire
N'entre un visage étudié;
Loin qu'il faille se contrefaire,
Chacun peut être ce qu'il est,
Sans craindre qu'une main légère
Trace de lui de faux portraits.
Il est permis chez nous de rire;
Mais, pour punir les traits mordants,
De la bouche de la satire
Nous avons arraché les dents.
Le soir, Euterpe et Polymnie,
Unissant leurs tons enchanteurs,
De la plus divine harmonie
Nous font savourer les douceurs;
Pleins du chant d'un moderne Orphée,
Qui fait retentir nos échos,
Le sommeil, versant ses pavots,
Nous livre au pouvoir de Morphée.
C'est ainsi que, dans le repos,