<193>sont des sentiments que je me fais gloire de conserver jusqu'au tombeau, étant.



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le très-fidèle cousin et serviteur,
Federic.

25. A LA MÊME.

Leipzig, 12 janvier 1761.



Madame,

La crainte que mes lettres ne fussent interceptées m'a fait jusqu'ici supprimer mes sentiments, lorsque le frère du Mercure arrive à l'improviste, et me rend la lettre dont vous avez eu, madame, la bonté de le charger. Je vous rends grâce de la manière affectueuse dont vous daignez faire des vœux pour le bien des conjonctures et pour ce qui me regarde. Je vous assure, madame, que, sans vous le dire à vous-même, je vous ai souhaité et vous souhaite tous les jours de ma vie le bonheur que méritent votre vertu distinguée et vos grandes qualités. Ce sont des sentiments qui me resteront pour la vie, parce qu'il m'est impossible d'estimer les personnes ou de donner mon cœur à demi. Vous pouvez juger par conséquent que j'aurais tout fait de moi-même pour contribuer à ce qui vous peut être utile et agréable; mais, comme cette matière me paraît trop délicate pour être confiée au papier, j'en charge votre émissaire, qui, sous votre bon plaisir, pourra vous rapporter verbalement ce qui concerne cet article.

Je suis ici, depuis quatre semaines, dans le pays latin. J'ai, pour m'amuser, passé en revue tous les professeurs de cette université;a j'en ai trouvé trois ou quatre remplis de mérite et de


a Gellert, Gottsched, Ernesti, Reiske, Winkler et Ludovici. Voyez Helden-, Staats- und Lebensgeschichte Friedrichs des Andern. Frankfurt und Leipzig, 1762, t. VI, p. 595 et 596.