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100. AU MÊME.

(Freyberg) janvier 1760.

J'oubliai, en vous écrivant dernièrement, mon cher marquis, de vous prier de faire remettre à mon frère Ferdinand et au général Seydlitz, qui est blessé et se fait guérir à Berlin, un exemplaire à chacun de mon Charles XII. C'est une petite attention qui peut-être leur fera plaisir. Ma situation ne change en rien, et je suis toujours aussi inquiet pour l'avenir que je l'ai été jusqu'ici. Mandez-moi, pour m'amuser, les mensonges de votre prophète et les sornettes qui parviennent à vos oreilles. Veuille le ciel que cette paix dont on parle commence bientôt à nous donner des espérances plus solides que celles que nous avons jusqu'à présent, et que nous voyions nos peines et nos travaux terminés par une paix durable et avantageuse! Adieu, cher marquis; je vous embrasse, et je fais mille vœux pour votre contentement.

101. DU MARQUIS D'ARGENS.

Berlin, 24 janvier 1760.



Sire.

J'ai d'abord remis les exemplaires à monseigneur le prince Ferdinand et à M. le général Seydlitz. Je ne saurais exprimer à V. M. combien S. A. R. a été sensible au présent de V. M. Sa santé est beaucoup meilleure; sa maladie n'est plus qu'un reste de faiblesse de nerfs qui se rétablira entièrement dès que la saison deviendra meilleure.

Mon prophète, dont vous vous moquez, continue à prédire pour cette année monts et merveilles. Je ne sais si c'est un faux prophète, mais je sais bien qu'il ne manque pas d'esprit; V. M. pourra en juger par deux réponses qu'il a faites depuis peu de jours, l'une à un théologien, et l'autre à un prince. Le théologien